Quand et comment débuter le processus d’acceptation ? Partie 2 : du poulain au jeune cheval
Cet article est la partie 5 de 5 du dossier Le "débourrage"

Pour la suite des explications, je vais partir sur base d’un poulain qui ne connait absolument rien. Les étapes décrites sont bien évidemment résumées et sont à enrichir en fonction de vos envies et de celles de votre cheval.

L’école maternelle

Manipuler le jeune cheval fait partie des étapes importantes

Après lui avoir fait accepter (et surtout apprécier) votre présence à ses côtés, il conviendra de lui apprendre à se laisser toucher de partout, et lui expliquer que ça peut même faire du bien ! Ne soyez pas avare de caresses et de câlins, mais observez votre poulain pour savoir quand c’est assez. Et n’oubliez pas les endroits souvent oubliés comme les oreilles, sous la queue, entre les cuisses, et même dans la bouche et le nez. Cela ne vise pas à montrer que votre cheval est à votre service et doit tout accepter de votre part, mais il arrivera peut-être qu’il se blesse à ces endroits, et vous serez alors bien content qu’il se laisse soigner sans que cela ne vire en tour de force !

Assez rapidement (et parce que c’est nécessaire pour son bien-être futur), apprenez-lui à donner les pieds. Contentez-vous d’abord d’un simple lever du pied lorsque vous en faites la demande, puis, petit à petit, soyez plus exigeant. Tenez le pied en main quelques secondes et augmentez au fur et à mesure le temps de prise du pied. Ce qu’il est essentiel de comprendre lorsqu’on commence cet apprentissage, c’est que du point de vue du cheval, on lui retire sa meilleure défense : la fuite. C’est entre autre pour cela que les poulains se défendent souvent quand on leur prend les pieds pour les premières fois. A nouveau, plus votre cheval vous fera confiance, plus il sera facile de lui faire comprendre qu’il n’y a pas de danger à vous donner ses pieds.

Ce qu’il est également important d’enseigner assez jeune, c’est le fait de marcher en main, d’avoir un licol sur la tête et d’accompagner son meneur tout en respectant son espace/sa bulle. Cela va de pair avec le fait de céder à la pression (en commençant par avancer lorsque la corde se tend et exerce une légère pression sur le licol). Comme dans toute étape, expliquez les choses clairement à votre cheval, essayez de tourner l’apprentissage sous forme de jeu et surtout, récompensez à la seconde où il accepte/comprend, d’une façon ou d’une autre, ce que vous êtes en train de lui enseigner.

Concernant cet apprentissage, je vous invite à lire le dossier d’Aline Foury qui explique de façon simple les principes de renforcements positifs et négatifs et également d’apprentissage associatif.

Un dernier point dont on sous-estime également souvent l’importance (et qui est en lien avec la cession à la pression) est l’apprentissage de l’attache. A nouveau, il est tout à fait compréhensible que ce nouvel apprentissage soit source de stress car contre nature pour le cheval (comme pour la prise des pieds, l’enjeu de la fuite est également mis à mal ici). Commencez donc par rester tout le temps à côté de lui lorsque vous l’attachez, et rassurez-le lorsqu’il commence à s’inquiéter. Faites bien attention à faire un noeud très rapide à détacher même lorsqu’une forte pression est exercée sur la corde, ou a utiliser des matériaux qui lâchent assez rapidement. Plus votre cheval aura appris à ne pas aller contre une pression mais plutôt à céder et plus l’apprentissage sera aisé.

L’éveil en extérieur

 

Apprentissage de la confiance Humain-Cheval

Une fois le licol acquis, sortez vous promener. Amenez le poulain à découvrir les alentours, présentez-lui des situations variées, habituez-le au trafic, aux chiens, à tout ce qu’il sera amené à croiser au cours de sa vie. Si vous avez un cheval plus expérimenté et très posé en extérieur, prenez-le avec dans un premier temps, ça aidera le jeune cheval à voir que même si certaines choses sont impressionnantes, il n’y a rien à craindre. Les jeunes, quelles que soient les espèces, apprennent énormément en imitant les plus expérimentés. Autant en tirer parti !

Introduisez également régulièrement des objets « bizarres » dans la pâture afin que le jeune cheval s’habitue à la nouveauté. Vous pouvez aussi, afin de rendre l’exercice plus attractif, cacher des récompenses dans ou sous ces objets. Le cheval est, par nature, un animal très curieux. Utilisez cette curiosité (particulièrement présente dans les premières années de vie) dans les apprentissages et stimulez-la un maximum.

 

Avec tous ces petits apprentissages, vous pouvez déjà vous occuper une à trois années en fonction de vos attentes. Dans l’article prochain, nous verrons quelles sont les étapes suivante afin de préparer correctement le cheval à recevoir un cavalier.

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1 commentaire

  1. Petit Pas Auteur juillet 27, 2016 (10:45 )

    Très instructif comme article ! On en apprend des choses.

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