Perte de poids chez les chevaux obèses et foin à volonté

Cet article est la traduction française d’un article de Juliet M. Getty, PhD, et nutritionniste américaine indépendante. Nous le publions grâce à son aimable autorisation.

Des chercheurs de l’université de Melbourne (Australie) et du WALTHAM Centre for Pet Nutrition (UK) ont étudié quelle était la perte de poids de poneys/chevaux lorsqu’ils étaient nourris au foin à volonté, puis l’ont comparée à la perte de poids en cas de restriction de fourrage.

Modalités de l’étude

  • 12 équidés, dont 4 trotteurs américains, 4 poneys « croisés » et 4 chevaux d’origine Andalouse,
  • Les 20 premières semaines, tous les chevaux étaient nourris au foin à volonté (jour et nuit),
  • Les 12 semaines suivantes, ils étaient nourris dans la limite de 1,25% de leur poids total.
Les 20 premières semaines, tout les chevaux étaient nourris au foin à volonté (jour et nuit)

Les 20 premières semaines, tout les chevaux étaient nourris au foin à volonté (jour et nuit)

Résultats

  •  Sur la première période, tous les chevaux ont perdu un poids significatif (comparatif du Body Condition Score – « IMC » allant de 1 à 9, 9 étant un cheval en très forte obésité : 7,2 à 5,3 pour les trotteurs américains, et en moyenne de 8.0 à 7.0 pour les poneys et les chevaux typés andalous),
  • Sur la deuxième période, les chevaux ont à nouveau perdu du poids, et même davantage.

Nuances et pistes de réflexion

L’étude démontre que, sur le panel de chevaux suivis, tous ont perdu du poids. Toutefois, nous devons noter que l’étude n’a porté que sur 32 semaines, ce qui semble assez faible pour étudier les impacts à long-terme de ce type d’alimentation notamment sur les poneys et les chevaux insulino-résistant). De plus :

  • Le foin distribué n’a pas été sujet à une analyse préalable (or le taux de sucre et d’amidon peut varier fortement entre les différents foins – par exemple la consommation de foin ayant un taux de sucre et d’amidon <10% aurait permis des résultats plus favorables),
  • Il n’y avait pas de compléments alimentaires afin de limiter l’impact de l’obésité (selon l’auteur, la graisse corporelle entraine la libération de cytokines inflammatoires, qui entrainent davantage de stockage du gras), alors qu’un apport d’omega 3 et antioxydants aurait pu leur être bénéfique,
  • Les chevaux vivaient et étaient nourris séparément , entrainant donc un stress lié au confinement qui pourrait favoriser le stockage de graisse.

Enfin, il pourrait être facile de préférer une restriction de fourrage, sous prétexte qu’il entraine une perte de poids plus importante : mais à quel coût? Non évoquée dans l’étude, la restriction peut avoir un impact crucial sur le métabolisme avec l’apparition d’ulcères ou un risque de rendre le cheval davantage insulo-résistant/leptino-résistant (hormone de régulation des réserves de graisse et de la satiété).

 

Note d’Alter Equus: cette étude semble aller contre l’idée parfois tenace de devoir restreindre au maximum certains chevaux à forte tendance au surpoids et/ou aux soucis d’insuline. Toutefois, nous souhaitons souligner l’importance de reproduire cette étude avec davantage d’informations sur les chevaux et leur passé (aucun passif alimentaire n’est évoqué ici).

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