Emotion en dressage sans morsPremières reflexions

Quand on évoque l’équitation sans mors, on a parfois en tête l’image d’un grand galop sur la plage, sans selle ni bride, cheveux et crinière dans le vent. On s’imagine le cheval de cirque, qui après de nombreuses heures de travail, peut être chevauché en toute liberté par son dresseur, et mené avec facilité à l’aide d’une simple baguette. On repense aussi à nos balades tranquilles, où on grimpait à cru sur le dos de notre poney rondouillard pour le mener au champ, attachant la longe sur le licol plat en guise de rênes. On pense à ces chuchoteurs et ces nouveaux maîtres, parmi lesquels certains ont popularisés le licol en corde, outil minimaliste remplaçant le filet et la bride classiques.

Toutefois, dans tous les cas, on s’imagine rarement que l’équitation sans mors puisse faire partie intégrante du travail avec le cheval. Si certains cavaliers ont opté pour cette façon de faire, les références techniques sur le sujet demeurent encore peu nombreuses.

 

Balade equestre en licolGenèse du projet

Lorsqu’il nous est venu l’idée d’Alter Equus, nous voulions d’abord que l’association soit une référence pour les gens désireux d’en apprendre plus sur cette façon de faire, beaucoup plus ancienne qu’on ne le pense.

Nous voyons souvent des cavaliers décider de ne pas ferrer leurs chevaux, tout simplement parce que ceux-ci sont bien pieds nus, et que les fers ne semblent pas nécessaires. Plusieurs pensions offrent également une vie à l’extérieur, rendant cette optique de plus en plus accessible pour les propriétaires de chevaux qui le souhaitent. Si ces pratiques semblent plutôt bien vues et acceptées, le travail sans mors est, quant à lui, l’objet de nombreuses critiques et jugements.En effet, lorsque vient le temps de monter à cheval, l’utilisation du mors semble s’imposer d’elle-même, cette façon de faire étant déjà installée depuis des millénaires. Ceux qui décident de procéder autrement et de modifier les anciennes habitudes passent souvent par une grande remise en question avant de se lancer.

 

Une vision ouverte et en évolution

Dans notre optique, un cheval est idéalement au pré dans un groupe social, avec un mode de vie et une alimentation adaptés à ses besoins. L’apprentissage et le travail sont faits avec une selle adaptée ainsi qu’avec une briderie sans mors, en respectant sa croissance ainsi que son équilibre physique, émotionnel et psychique. Pour autant, il est parfois difficile de proposer au cheval cet “idéal” en pratique, aussi trouverez-vous des membres de l’association qui montent parfois en mors, ou qui ferrent leurs chevaux.

Chacun de nos membres apporte son savoir-faire et ses expériences, tout en respectant notre éthique. Pour l’équipe d’Alter Equus, ce questionnement tient une place importante lorsqu’il s’agit d’améliorer le bien être équin. Nous voulons encourager les propriétaires, les entraîneurs et les cavaliers en tout genres à continuer d’écouter leurs chevaux, même si cela implique de revoir ses habitudes et de modifier des principes mis en place depuis des siècles. Nous voulons leurs donner tous les outils nécessaires afin qu’ils puissent atteindre leurs objectifs quels qu’ils soient, dans le respect optimal de leur partenaire. Nous souhaitons également sensibiliser les cavaliers à ces pratiques, et leur offrir une information variée, complète et objective afin qu’ils puissent se faire leur propre opinion.

Ensemble, voyons plus loin. Pour l’amour des chevaux.

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