Plusieurs études chez les rongeurs ont montré que les performances cognitives des animaux varient en fonction du tempérament des individus. Qu’en est-il chez les chevaux ? Cette question présente un intérêt majeur puisque ces connaissances permettraient de personnaliser les conditions d’apprentissage en fonction du tempérament de chaque cheval.
En conclusion, comment réduire le risque de blessure ?
Tous les facteurs évoqués dans cette étude devraient être intégrés aux programmes de formation afin de réduire les risques pour les Hommes et les chevaux : apprendre à être perçu positivement par le cheval, assurer son intégrité physique et émotionnelle, comprendre ses indices.
L’Homme en tant qu’individu et compagnon du cheval
En termes de bien-être, il est important de ne pas penser « maître-serviteur » au niveau de la relation homme/cheval, mais plutôt en terme de liens « égaux » inter-espèces. Utiliser des comportements positifs semble améliorer la communication humain/cheval et réduire les réactions de peur.
Les causes d’accidents à cheval, blessures et facteurs de risque
Le défi principal serait de se concentrer sur la construction d’un bon niveau de communication et de compréhension entre le cheval et le cavalier : trouver des solutions afin de mieux prédire le comportement du cheval, d’éviter les réponses de combat et de défense, de comprendre mieux les indices comportementaux que nous transmet le cheval, ainsi que de savoir analyser le comportement humain (stress, etc.).
Vers une relation plus sécuritaire et respectueuse du Cheval
Nous vous proposons aujourd’hui la traduction d’une étude suédoise traitant des relations entre la sécurité humaine et la manipulation du cheval. En effet, elle permet de faire une synthèse des points de vue équin (perception, capacité d’apprentissage, personnalité) et humain (compréhension, comportement). Cette étude permet donc de s’orienter vers une relation plus sécuritaire et respectueuse du bien-être équin.
L’apprentissage associatif
Après avoir détaillé les mécanismes de l’apprentissage non-associatif, attardons-nous davantage au mode associatif. Dans ce mode d’apprentissage, le conditionnement opérant domine. En voilà les grandes caractéristiques.
Traditionnellement, le mode d’apprentissage le plus courant est le conditionnement opérant ou instrumental. Avec cette méthode, le cheval réalise une action de manière volontaire suite à un conditionnement. Par exemple : le cheval accélère lorsque la cravache est levée derrière lui car il veut éviter la douleur qu’il a associée à cet outil lors d’une expérience antérieure. L’anticipation de la douleur suffit donc à le faire réagir. Pour plus de subtilité, il est ensuite possible de combiner des actions, par exemple l’action de la jambe du cavalier suivie de la cravache levée, associée à la mise en avant. Le cheval sera alors conditionné à répondre à l’action de la jambe uniquement. Il faudra par la suite supprimer l’action de la cravache. A ce moment-là, la jambe du cavalier sera devenue un stimulus conditionné secondaire. Le conditionnement opérant va évidemment bien plus loin dans l’aboutissement du dressage du cheval : report de poids, jambe placée à tel ou tel endroit, actions des rênes, … Les demandes peuvent dont devenir de plus en plus subtiles au fil de l’apprentissage.
Un autre grand principe d’éducation est le renforcement. Ce dernier peut être positif ou négatif. La compréhension du renforcement est un élément clé dans l’apprentissage. Pour résumer, s’il est négatif, le cheval est confronté à quelque chose de désagréable, s’il est positif, le cheval est récompensé pour son action. L’éthologue Marthe Kiley-Worthington considère que la meilleure méthode d’apprentissage est d’allier les deux types de renforcement.
Concernant le renforcement, qu’il soit positif ou négatif, le timing est très important. Un timing non adéquat pourrait apprendre au cheval à ruer alors qu’on voulait lui enseigner à donner les pieds par exemple. Notons également que renforcement négatif et punition sont très différents. Le renforcement négatif est le fait de supprimer une stimulation (la pression sur la longe par exemple) quand le cheval donne la bonne réponse. Ce renforcement intervient donc à la seconde où l’animal donne la réponse, alors que la punition intervient après une “mauvaise” réponse.
Pour plus de détails quant au renforcement positif, nous vous invitons à consulter la partie suivante de ce dossier. Cette dernière est exclusivement consacrée au clicker training.
Nous ne rappellerons jamais assez que la clé d’un apprentissage durable et efficace reste généralement une relation de confiance entre le cheval et son humain. C’est face à un cheval motivé et épanoui que les résultats se font le plus rapidement.
Gaëlle Colinet
La troisième partie de ce dossier concernera le clicker training.
Sources :
- Marthe Kiley-Worthington, « Le comportement des chevaux », Paris, Zulma, 2013
- Maria Franchini, « De l’intelligence des chevaux – Une exploration de leur vie mentale et émotionnelle », Paris, Zulma, 2009
- Véronique de Saint Vaulry, « Communiquer avec son cheval », Paris, Vigot, 2010
- Leblanc, Bouissou, Chéhu, « Cheval qui es-tu ? », Paris, Belin, 2004
Le cheval de club : un modèle animal de la dépression ?
Ces résultats suggèrent que l’évaluation de la fixité du regard ou du corps, et de la position du corps pourrait indiquer un état semblable à celui de la dépression. Ainsi ce nouveau type d’évaluation comportementale permet d’enrichir les tentatives pour trouver des indicateurs appropriés du bien-être animal chez le cheval.
Mâchouillement… Où en sommes-nous ?
L’important est surtout de rechercher un cheval démontrant les signes visibles de la décontraction (tête basse, pas de contractions dans le corps), étant donné qu’il n’a pas été prouvé que le mâchouillement améliorait, ou non, l’apprentissage. Ce comportement dont donc principalement être associé à la présence de tension.
Le clicker training : fonctionnement et atouts
Une fois les règles du jeu mises en place, c’est la porte ouverte à votre créativité. Plus vous donnerez de liberté à votre cheval durant ces séances, plus il surprendra avec les réponses qu’il proposera. Loin de lobotomiser le cheval, comme le disent ses détracteurs, le clicker training encourage le cheval à s’exprimer, et surtout à réfléchir pour trouver la solution par lui-même.
La vie d’étalon…
Au sein de ce groupe, les contacts sont très ritualisés, les jeux permettent aux étalons de s’entrainer pour acquérir le plus de force et d’efficacité, les vrais combats sont assez rares, et, en dehors de la saison de reproduction, la vie y est plutôt paisible.