Sevrage, témoignages d’éleveurs
Cet article est la partie 4 de 8 du dossier Le sevrage

Amélie Fayard, éleveuse de chevaux de couleur

Fayard2Ici je sevre pendant l’hiver ou à la fin de l’hiver en fonction des mamans: les poulains ont passé la partie la plus difficile de la saison avec le lait de la mère. Je fais un sevrage progressif, je retire de temps en temps la maman du troupeau : 2 min puis 10 min puis 1h, … puis 3h le temps d’une balade pour la mère, puis un jours elle ne revient pas, il y a donc pas de stress pour les deux. Pour ma part je suis dans l’optique de ne pas créer de stress inutile et de soigner le mieux possible mes chevaux. Si il y a pas d’acheteur, ce n’est pas grave, je ne fais pas naître.

Attention un poulain ne doit pas être élevé en dehors d’un troupeau, il n’y a pas que la mère qui impose des règles mais aussi les autres membres du troupeau.

 

Titania Corre, éleveuse de chevaux Paint Horses

TitaniaPour notre part, nous avons encore peu de recul sur les différentes méthodes de sevrage, mais plus le temps passe, plus je suis convaincue que c’est un moment tout à la fois crucial et délicat dans la vie d’un cheval domestiqué.
Certains de nos chevaux ont été sevrés par leur naisseuse selon la méthode dite “brutale” (j’ai un peu de mal avec cette appellation connotée très négativement). Car ces poulains sevrés dans la montagne et en troupeau semblent vite oublier l’habitude de téter en jouant entre pairs et trouvent affection et protection auprès des autres adultes du groupe.
A l’inverse, la méthode dite “progressive” semble de par son nom plus douce, plus idéale, mais les avis sont très partagés sur cette façon de faire.
Enfin, concernant le sevrage des chevaux que nous avons importés des usa j’ai peu d’informations : je sais seulement que le sevrage y est très précoce (4 mois parfois moins, c’est plus ou moins la norme là-bas), sûrement fait selon la méthode “brutale” là aussi, mais au box. La pouliche qui est arrivée chez nous grinçait des dents, mais sans que je puisse l’attribuer avec certitude au sevrage (elle a eu bien des sources de stress avec l’importation). Aujourd’hui ce comportement a disparu.
Mais à l’opposé, j’ai récemment entendu parler d’une jument qui avait été sevrée… à l’âge de 17 ans ! Et qui semblait peu équilibrée, c’est peu de le dire… Comme quoi, laisser faire la nature quand les chevaux ont quitté l’état de nature, n’est pas une garantie de bien faire. Quelles conditions faut-il réunir pour que cette façon de faire fonctionne ?

Donc pour notre part nous avons expérimenté (avec succès) une autre méthode de sevrage :

  • nous observons le développement physique et psychologique de la mère et du poulain pour décider au cas par cas du moment du sevrage
  • nous dissocions le sevrage et la séparation effective de la mère et son poulain en les séparant 5 semaines par une barrière qui ne les empêche pas de se voir, de se sentir, de s’entendre, voire même de se toucher ;
  • pendant toute cette période, le poulain est impérativement avec d’autres chevaux qu’il connaît et avec lesquels il s’entend bien (idem pour la maman).

Pour conclure, je voulais souligner l’importance de ces recherches, échanges, partages pour faire avancer les connaissances et les pratiques, alors bravo Alter Equus !

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