La vie d’étalon…

A l’état sauvage, il existe deux types de statut pour les chevaux, celui d’entier ou de jument.

Je me concentrerai ici sur le statut des entiers, bien qu’il y ai tout autant à dire au sujet des juments (et des hongres inexistants dans le monde sauvage).

L’étalon en liberté…

IMGP3939Les mâles sont soit des étalons célibataires qui vivent ensemble en groupe le plus souvent à partir de 3-4 ans, soit des étalons reproducteurs, “chefs” de famille (cela n’impose en aucun cas le statut de dominant ou leader). Lorsque les mâles quittent leur groupe familial (il semblerait dans la nature que ceux-ci ne soient pas chassés par l’étalon de la famille comme on peut lire très souvent) ils intègrent généralement un groupe de mâles célibataires, constitué de jeunes et de moins jeunes, de célibataires au long cours, ou de “chef de famille” déchus. Au sein de ce groupe, les contacts sont très ritualisés, les jeux permettent aux étalons de s’entrainer pour acquérir le plus de force et d’efficacité, les vrais combats sont assez rares, et, en dehors de la saison de reproduction, la vie y est plutôt paisible.

guidage par l'arrière

guidage par l’arrière, comportement social de l’étalon chef de famille

Les groupes familiaux peuvent vivre non loin de ces groupes de célibataires, les étalons chefs de famille se rapprochent régulièrement pour y faire des rituels de crottins et des parades permettant ainsi de contrôler et/ou réaffirmer leur position.

Certains jeunes pourront devenir chef de famille en remplaçant les étalons blessés à la suite de combats (malades ou faibles). Seuls les plus résistants (et parfois chanceux aussi) auront la possibilité de prendre l’avantage sur un chef de famille et de le devenir à leur tour.

Le turn-over est assez important, un étalon peut très bien être chef de famille quelques mois, comme le rester pendant 10 ans pour certains. Avant et après (voir parfois entre deux) il rejoint le groupe de mâles célibataires. Il est excessivement rare de voir un étalon isolé de tous, sans aucun contacts sociaux et fort heureusement les blessures graves sont plutôt rares.

L’étalon domestiqué…

 Pour nos chevaux domestiques il en est autrement. Les étalons ne sont pas monnaie courante (en France en tout cas). Les étalons sont stigmatisés; trop agressifs, trop imprévisibles, trop délicat, trop “chauds”, ils font peur, sont méprisés et mis à l’écart.  Les rares propriétaires de chevaux entiers sont souvent mis à l’écart, refusé dans les clubs et pensions et incompris. Certains ont des comportements virulents mais il faut bien reconnaitre que dès le début de leur vie les préjugés leur mènent la vie dure.

vie de famille Tadinho Aflurdelys de l’élevage Pemp Heol

Dès le plus jeune âge la plupart des poulains mâles sont castrés et ceux qui ne le sont pas n’ont pas la même vie que leurs cousins sauvages.Au programme, compétition pour les plus prometteurs, vie au box et / ou paddock, prélevements de semence par saillie sur mannequin, ou saillie en main pour les plus “chanceux”.Le mode de vie ne permet que peu de libertés, box pendant 14 à 23h, sortie en paddock quelques heures. Les contacts sociaux sont rares et se résument aux flairages des voisins de box lorsque ceux ci sont équipés de grilles,ou bien aux rares saillies en main autorisées pour certains.

L’élevage moderne ne permet pas les “préliminaires”, pas de contacts avec les poulains, pas de vie de troupeau, pas de jeux entre mâles, pas même de vie avec hongres… Pourtant même en respectant les contraintes de la domestication, de l’élevage et de l’équitation il y a de quoi améliorer la vie des entiers.

Dès leur plus jeune âge, les poulains pourraient vivre en troupeau avec l’étalon pour apprendre les bases sociales . Ils apprendraient ainsi en regardant l’étalon et les juments . Ils pourraient grandir au pré entre mâles et hongres dès leur première année, avec des individus plus âgés indispensables à leur éducation, et continuer ainsi d’acquérir les bases sociales. Il suffirait de ne pas mettre de juments trop près de leur pré en grandissant pour éviter les rivalités et combats. Il suffirait de proposer aux étalons reproducteurs une vie en famille pour les élevages… Il suffirait de proposer à défaut de juments la présence d’un hongre bien sympa au pré lorsque la vie de famille n’est pas envisageable.

Il suffirait de respecter leur nature. Il suffirait surtout de le vouloir vraiment…

Voir aussi: plusieurs exemples et expériences d’étalons à la vie sociale riche et épanouie.

8 commentaires

  1. Aurélie Auteur décembre 11, 2014 (8:11 )

    Bonjour,
    Propriétaire de 4 entiers (dont 2 à la reproduction), j’ai tenté l’expérience de mettre un entier en groupe avec un hongre voici 2 ans en augmentant petit à petit. Aujourd’hui le groupe est composé de 4 entiers et 4 hongres de 1an à 25ans.
    J’adore les regarder jouer durant des heures. Contrairement aux idées reçues les blessures sont très rares et souvent minimes (une marque de dents). Leur parc longe celui des juments et chacun a sa petite préférée et sait qu’il ne doit pas draguer la copine de l’autre sous risque d’un coup de dents.

    • Alter Equus Auteur décembre 11, 2014 (11:30 )

      Tres beau témoignage 🙂

    • audreymulan Auteur décembre 12, 2014 (1:25 )

      Ah contente de lire ça!! tu peu donc les séparer pendant la saison de reproduction et les remettre ensemble après? ils sont ensembles depuis quel âge? Merci pour ce témoignage! 🙂

  2. Ciriolla Auteur décembre 12, 2014 (6:55 )

    Bonsoir,

    J’élève de manière amateur des chevaux corses, et pour des raisons pratique j’ai achetée un etalon…. Et dans mon optique d’élevage pas de box ni séparation, mon etalon s’est ainsi retrouvé à vivre en famille avec mes juments et les poulains qui naissent.
    Il est émouvant de les voir vivre, et cet année encore plus vu que j’ai malheureusement perdu une jument laissant orphelin un poulain d’a peine 3mois, et bien c’est mon etalon qui l’a pris sous son aile, lui chassant les mouches, veillant sur ses siestes, lui montrant comment manger du solide etc…

    • Alter Equus Auteur décembre 12, 2014 (9:12 )

      Une belle histoire de famille.. 🙂

  3. charlène Auteur décembre 13, 2014 (8:49 )

    Bonjour!
    J’aime beaucoup votre article! Moi même propriétaire d’un entier adorable, qui vit au pré à l’année, avec un copain, et non loin des juments. Aucun soucis entre eux, ça fait maintenant 3ans 1/2 que tout le monde vit en parfaite harmonie! Et non, un entier n’est pas obligatoirement chaud, dangereux et autres bêtises, le mien est même manipulé par des ados sans aucun problème! 🙂

    • Alter Equus Auteur décembre 13, 2014 (9:03 )

      Les clichés ont la vie dure.. Heureusement que nos chevaux sont la pour nous mettre les pieds sur terre!

  4. Jean pierre Auteur juin 15, 2015 (12:06 )

    Bon bien moi aussi j ai un entier qui vie avec sa femme un son fils et pas de problème une petit histoire je l ai mis en pension durant un hiver à l’extérieur et tout de suite nous l avons mis avec les jeunes entiers iun groupe de 6 chevaux 4 jeune et un hongre de 8ans que mon cheval connais très bien la première journée bataille pour savoir qui allait s occuper des jeunes puis l hongre fut mis à l écart
    puis séparé trop triste de le voir seul dans son coin.puis la nouvel vie de famille débute surveillance jeux ma jument elle est de l autre coté avec son fils ils se parlaient tout les jours puis nous avons mis mon jeune avec son père vu qu il commancait à monté les juments et la papa a du jouer de toute son autorité pour remettre de l ordre dans le près puis le calme pour le reste de l hiver .je n’ai jamais eu de problème
    avec mon entier depuis qu il vie en famille mais quand je l ai eu il vivait séparé une vraie bombe .Maintenant il a une vasectomie pour la raison que vous connaissez

Restez informé des dernières parutions !
Inscrivez votre adresse mail ici et recevez une notification lors des nouvelles parutions.


 

Vérifiez votre courrier ET la boite "courrier indésirable", et cliquez sur le lien de validation pour confirmer votre abonnement !
Sur l’agenda
Rien pour le moment
La page Facebook
});