L’apprentissage est indispensable dans la vie du cheval. Grâce à lui, le cheval s’adapte à son environnement, à ses codes sociaux et survit dans la nature. A l’état domestique, l’apprentissage prend une toute autre tournure, mais n’est pas moins important. C’est la raison pour laquelle nous nous y intéressons dans ce dossier.
L’apprentissage non-associatif
Le choix de la méthode d’apprentissage est une question clé quant au bien-être de notre cheval. Arriver à jongler entre son épanouissement et nos désirs équestres est un objectif ambitieux. Dans ce dossier, nous vous proposons un condensé des principaux mécanismes d’apprentissage du cheval.
L’apprentissage associatif
Après avoir détaillé les mécanismes de l’apprentissage non-associatif, attardons-nous davantage au mode associatif. Dans ce mode d’apprentissage, le conditionnement opérant domine. En voilà les grandes caractéristiques.
Traditionnellement, le mode d’apprentissage le plus courant est le conditionnement opérant ou instrumental. Avec cette méthode, le cheval réalise une action de manière volontaire suite à un conditionnement. Par exemple : le cheval accélère lorsque la cravache est levée derrière lui car il veut éviter la douleur qu’il a associée à cet outil lors d’une expérience antérieure. L’anticipation de la douleur suffit donc à le faire réagir. Pour plus de subtilité, il est ensuite possible de combiner des actions, par exemple l’action de la jambe du cavalier suivie de la cravache levée, associée à la mise en avant. Le cheval sera alors conditionné à répondre à l’action de la jambe uniquement. Il faudra par la suite supprimer l’action de la cravache. A ce moment-là, la jambe du cavalier sera devenue un stimulus conditionné secondaire. Le conditionnement opérant va évidemment bien plus loin dans l’aboutissement du dressage du cheval : report de poids, jambe placée à tel ou tel endroit, actions des rênes, … Les demandes peuvent dont devenir de plus en plus subtiles au fil de l’apprentissage.
Un autre grand principe d’éducation est le renforcement. Ce dernier peut être positif ou négatif. La compréhension du renforcement est un élément clé dans l’apprentissage. Pour résumer, s’il est négatif, le cheval est confronté à quelque chose de désagréable, s’il est positif, le cheval est récompensé pour son action. L’éthologue Marthe Kiley-Worthington considère que la meilleure méthode d’apprentissage est d’allier les deux types de renforcement.
Concernant le renforcement, qu’il soit positif ou négatif, le timing est très important. Un timing non adéquat pourrait apprendre au cheval à ruer alors qu’on voulait lui enseigner à donner les pieds par exemple. Notons également que renforcement négatif et punition sont très différents. Le renforcement négatif est le fait de supprimer une stimulation (la pression sur la longe par exemple) quand le cheval donne la bonne réponse. Ce renforcement intervient donc à la seconde où l’animal donne la réponse, alors que la punition intervient après une « mauvaise » réponse.
Pour plus de détails quant au renforcement positif, nous vous invitons à consulter la partie suivante de ce dossier. Cette dernière est exclusivement consacrée au clicker training.
Nous ne rappellerons jamais assez que la clé d’un apprentissage durable et efficace reste généralement une relation de confiance entre le cheval et son humain. C’est face à un cheval motivé et épanoui que les résultats se font le plus rapidement.
Gaëlle Colinet
La troisième partie de ce dossier concernera le clicker training.
Sources :
- Marthe Kiley-Worthington, « Le comportement des chevaux », Paris, Zulma, 2013
- Maria Franchini, « De l’intelligence des chevaux – Une exploration de leur vie mentale et émotionnelle », Paris, Zulma, 2009
- Véronique de Saint Vaulry, « Communiquer avec son cheval », Paris, Vigot, 2010
- Leblanc, Bouissou, Chéhu, « Cheval qui es-tu ? », Paris, Belin, 2004
Le clicker training : fonctionnement et atouts
Une fois les règles du jeu mises en place, c’est la porte ouverte à votre créativité. Plus vous donnerez de liberté à votre cheval durant ces séances, plus il surprendra avec les réponses qu’il proposera. Loin de lobotomiser le cheval, comme le disent ses détracteurs, le clicker training encourage le cheval à s’exprimer, et surtout à réfléchir pour trouver la solution par lui-même.