Exercices et manœuvres de bases : avoir un cheval western ?
Cet article est la partie 3 de 6 du dossier L'équitation western

Par Laurie Robert-Deschamps, photos par Marine Le Ray

La première chose qui m’a fait rêver le jour où j’ai découvert mon premier centre d’équitation western, ce sont les arrêts nets à partir du galop. Non rien de spectaculaire, pas de grandes giclées de sable comme en reining, juste un galop posé, un “who” et un arrêt net. Et ça sans les mains.
Cela ne s’oublie pas quand on a un passé de club classique et vu peu de choses différentes.

Un cheval western est-il forcément une race typiquement américaine?

C’est à partir de ça que j’aimerais décrire le “bon cheval western”: un cheval léger, qui s’arrête à la voix et au poids du corps à partir de n’importe quelle allure, qui sait bouger hanches et épaules distinctement ou en même temps, qui tourne en rêne d’appui, qui prend l’allure qu’on lui indique vocalement ou avec des aides peu perceptibles, y compris le reculer. Ajoutons à cela le calme (bien connu dans les races américaines) et voilà le parfait cheval sécuritaire et facile.

Hercule en western

Première séance de Trail pour Hercule, ancien cheval de club

Cependant même sans monter un cheval de race américaine, vous pouvez vous “fabriquer” votre cheval western, un cheval posé, qui sait réfléchir et patienter. Un cheval qu’on pourrait confier entre -presque- toutes les mains sans se poser trop de questions.

Le cheval western est souvent plus facile à monter par un néophyte que par un cavalier classique. Nous n’avons pas besoin d’en faire des tonnes, chaque indication doit être légère et peu perceptible car le cheval réagira très vite et est très mobile, ce qui est souvent déstabilisant pour un cavalier classique “moyen”. Combien de fois je me suis retrouvée à faire la toupie sur une jument “aux boutons” à cause de mes actions mal dosées !

Les manœuvres de base

Pour obtenir un cheval western, il existe quelques exercices et manœuvres de base. Tout est appris à pied dans un premier temps et sera effectué monté quand le cheval sera prêt.

  • S’arrêter: On ne monte pas un cheval qui ne sait pas s’arrêter. D’abord en main, à pied, on lui apprend à s’arrêter au “who” à côté de nous en alternant marche et arrêts. En général le cheval comprend très vite et cela est transposable monté.
  • western-reculer

    Le reculer en équitation western

    Reculer: Le reculer s’apprend très tôt quand on est cavalier en équitation western. Le jeune cheval l’apprend lui aussi assez tôt dans son apprentissage. Le code vocal largement utilisé est “back”. Monté, le cavalier avancera légèrement son centre de gravité en battant doucement des jambes.
  • “Donner son bout du nez” : voilà un exercice de base ! La flexion d’encolure permet d’avoir un cheval plus léger et plus sécuritaire (c’est mieux quand il ne file pas tout droit à fond !). Elle peut s’effectuer à l’arrêt et aux allures supérieures. La flexion peut être une légère arcure de l’encolure et peut aller jusqu’à ce que le nez soit proche de la botte du cavalier, le cheval gagnant en souplesse. Le but de cet exercice est d’avoir une réponse à une action minime : pas besoin de tirer pour tordre la tête du cheval, juste 2 grammes dans une rêne doivent suffire. Cet exercice est aussi utilisé au pas pour un cheval qui ne veut pas rester immobile : “tu veux bouger ? alors bouge !” Au pas ou au trot sur un cercle, il peut être couplé à des agrandissement ou des rétrécissements de cercles, ainsi que des hanches en dedans/dehors.
  • Pas de côté

    Pas de côté

    Pivot sur les épaules – pivots antérieurs: Le pivot sur les épaules n’est que la conséquence des postérieurs qui tournent autour des antérieurs qui ne bougent pas (ou très peu). Le cavalier avance légèrement son poids du corps et agit avec la jambe qui va pousser les hanches. Une rêne d’ouverture du même côté que la jambe qui agit et une rêne directe du côté opposé peuvent aider le cheval au début.
  • Pivot sur les hanches – pivots postérieurs: Cette fois, ce sont les épaules qui tournent autour des hanches. Le pivot n’est pas aussi rapide que le spin, c’est un exercice où le cheval fixe le postérieur intérieur (le postérieur du côté où les épaules se déplacent). Le cavalier recule légèrement son poids du corps et agit à la sangle avec la jambe qui va pousser les épaules du cheval. Une rêne d’ouverture du côté où les épaules se déplacent et une rêne directe du côté opposé peuvent être utiles au début.
  • Pas de côté: Les pas de côté ne sont que le résultat d’un cheval qui mobilise hanches et épaules et d’un cavalier qui saura doser pour avoir un mouvement uniforme qui reste droit. Le cheval ne doit pas avancer, et ne doit pas être tordu (trop d’amplitude des hanches par rapport aux épaules par exemple). Le cavalier reste bien droit dans sa selle et la jambe agit à la sangle pour activer le mouvement sur le côté, ensuite tout est question de dosage et de rectification du mouvement !

Par la suite…

360-western

360 autour de la jambe

Ces manœuvres de bases servent à rendre le cheval réceptif, léger, conscient de ses pieds et de leur position. Elles peuvent être combinées comme bon vous semble : pas de côté sur des barres disposées en T ou en carré (pas de côté + pivots) en Trail; trot-arrêt suivi d’un reculer puis d’un pivot sur les hanches et enfin d’un départ au trot; slalom sans les mains en utilisant seulement le déplacement des épaules, galoper selon un tracé carré…

Bien entendu, certains points de méthode peuvent varier selon les entraîneurs et être encadré est toujours conseillé.

Parcours du dossier<< Equitation Western : un peu d’histoireLʼEquitation Western : avec quel matériel ? >>

1 commentaire

  1. Anonyme Auteur août 28, 2015 (5:00 pm)

    Vous avez le mérite d’écrire superbement bien ! merci

});