Comme dans toute étape, expliquez les choses clairement à votre cheval, essayez de tourner l’apprentissage sous forme de jeu et surtout, récompensez à la seconde où il accepte/comprend, d’une façon ou d’une autre, ce que vous êtes en train de lui enseigner.
Quand et comment débuter le processus d’acceptation ? Partie 1 : considérations générales
L’acceptation commence par le fait de s’accepter mutuellement, de passer du temps à s’apprivoiser, se connaître et voir si des liens se tissent ou non. Car comme dans toute relation, il y en a qui fonctionnent et d’autres pas. Ce n’est pas mal, mais il importe d’en avoir conscience plutôt que d’essayer d’aller contre. Cela ferait bien plus de mal que de bien, tant au cavalier qu’au cheval.
Conditionnement classique – Le risque de l’habituation
Le cavalier peut utiliser constamment un niveau de pression identique à celui que le cheval a associé à un certain comportement, mais en ne formulant aucune demande. Le cheval va alors s’habituer à ce niveau de pression constant dans sa bouche, ce qui crée un nouveau niveau de base de contact, plus élevé que le précédent. La pression perd alors son effet : les niveaux de pression des 2 stimuli sont si proches que le cheval ne peut plus les distinguer. Ainsi, il n’est plus capable de percevoir la différence entre la pression associée à un comportement spécifique et le niveau de base du contact avec la bouche qui au contraire n’a aucune signification pour lui.
Apprentissage associatif et non-associatif lors de l’éducation du cheval : quelles conséquences pour son bien-être ?
Cependant, les relations homme-cheval sont complexes et la communication entre les chevaux et les humains n’a pas encore été développée avec précision. En effet, bien que l’apprentissage chez le cheval soit l’objet de nombreux articles scientifiques, l’équitation est aujourd’hui encore le sport avec le plus grand nombre d’accidents, et un pourcentage significatif de chevaux sont vendus ou abattus à cause de problèmes comportementaux
Conclusions Finales
Cette recherche soutient l’idée qu’un répertoire avancé et sophistiqué en communication a été sélectionné chez les espèces sociales, en réponses aux challenges auxquels ils font face dans un environnement social.
Les yeux et oreilles sont des indicateurs visuels de l’attention chez le cheval domestique
Les chevaux sont sensibles à l’état d’attention d’un congénère, et sont donc capables de reconnaître leur capacité à sentir l’attention d’un prédateur sur eux ayant déjà été démontrée. Dans l’étude, les chevaux ont été capables de prendre des décisions alimentaires selon l’attention, ou non, du stimuli : les informations transmises par les yeux ainsi que les oreilles sont capitales dans la compréhension de leur environnement.
Perception, personnalité et apprentissage du Cheval
Le fait de répondre de manière appropriée aux défis de son environnement est primordial pour la survie du cheval. Ils sont en effet programmés à fuir le danger, ou à y faire face si la fuite n’est pas possible. La sécurité des comportements inter-espèces peut être améliorée grâce à une bonne compréhension du système sensoriel et des réponses du cheval à celui-ci.
On a essayé pour vous : la Conférence de F. Pignon et M. Delgado
Frédéric Pignon étant l’une des personnes que j’admire le plus dans le domaine équestre, j’étais impatiente de le rencontrer ! Et cette rencontre était à la hauteur de mes attentes. Frédéric et Magali sont des gens chaleureux, humbles et soucieux du bien-être équin.
L’apprentissage associatif
Après avoir détaillé les mécanismes de l’apprentissage non-associatif, attardons-nous davantage au mode associatif. Dans ce mode d’apprentissage, le conditionnement opérant domine. En voilà les grandes caractéristiques.
Traditionnellement, le mode d’apprentissage le plus courant est le conditionnement opérant ou instrumental. Avec cette méthode, le cheval réalise une action de manière volontaire suite à un conditionnement. Par exemple : le cheval accélère lorsque la cravache est levée derrière lui car il veut éviter la douleur qu’il a associée à cet outil lors d’une expérience antérieure. L’anticipation de la douleur suffit donc à le faire réagir. Pour plus de subtilité, il est ensuite possible de combiner des actions, par exemple l’action de la jambe du cavalier suivie de la cravache levée, associée à la mise en avant. Le cheval sera alors conditionné à répondre à l’action de la jambe uniquement. Il faudra par la suite supprimer l’action de la cravache. A ce moment-là, la jambe du cavalier sera devenue un stimulus conditionné secondaire. Le conditionnement opérant va évidemment bien plus loin dans l’aboutissement du dressage du cheval : report de poids, jambe placée à tel ou tel endroit, actions des rênes, … Les demandes peuvent dont devenir de plus en plus subtiles au fil de l’apprentissage.
Un autre grand principe d’éducation est le renforcement. Ce dernier peut être positif ou négatif. La compréhension du renforcement est un élément clé dans l’apprentissage. Pour résumer, s’il est négatif, le cheval est confronté à quelque chose de désagréable, s’il est positif, le cheval est récompensé pour son action. L’éthologue Marthe Kiley-Worthington considère que la meilleure méthode d’apprentissage est d’allier les deux types de renforcement.
Concernant le renforcement, qu’il soit positif ou négatif, le timing est très important. Un timing non adéquat pourrait apprendre au cheval à ruer alors qu’on voulait lui enseigner à donner les pieds par exemple. Notons également que renforcement négatif et punition sont très différents. Le renforcement négatif est le fait de supprimer une stimulation (la pression sur la longe par exemple) quand le cheval donne la bonne réponse. Ce renforcement intervient donc à la seconde où l’animal donne la réponse, alors que la punition intervient après une « mauvaise » réponse.
Pour plus de détails quant au renforcement positif, nous vous invitons à consulter la partie suivante de ce dossier. Cette dernière est exclusivement consacrée au clicker training.
Nous ne rappellerons jamais assez que la clé d’un apprentissage durable et efficace reste généralement une relation de confiance entre le cheval et son humain. C’est face à un cheval motivé et épanoui que les résultats se font le plus rapidement.
Gaëlle Colinet
La troisième partie de ce dossier concernera le clicker training.
Sources :
- Marthe Kiley-Worthington, « Le comportement des chevaux », Paris, Zulma, 2013
- Maria Franchini, « De l’intelligence des chevaux – Une exploration de leur vie mentale et émotionnelle », Paris, Zulma, 2009
- Véronique de Saint Vaulry, « Communiquer avec son cheval », Paris, Vigot, 2010
- Leblanc, Bouissou, Chéhu, « Cheval qui es-tu ? », Paris, Belin, 2004
Enrichissement de l’environnement chez le cheval
Cette étude met donc en avant l’impact de l’EE sur le bien-être, la personnalité, les capacités d’apprentissage ainsi que l’expression des gênes des cellules sanguines du cheval. Certains de ces changements ont persisté au delà de 3 mois après le traitement.