Chaque action faciale est définie comme une « unité d’action (UA) », au nombre de 17 (par comparaison l’Homme en compte 27, alors que le chimpanzés 13 et le chien 16). Cette méthode permet de comparer à travers des espèces les moyens, fonctions et évolutions du comportement de communication.
Le transfert des informations émotionelles chez le cheval
Cette représentation audiomotrice est particulièrement étudié chez l’Homme : lorsque nous adoptons des postures émotionnelles/expressions faciales, nous avons tendance à ressentir l’émotion associée. Cette cohérence d’état émotionnelle, ainsi que sa transmission/contagion, est un autre mécanisme crucial pour la compréhension des émotions/état intérieurs d’autres humains, et permet la mise en place de comportements sociaux complexes tels que l’empathie et l’altruisme.
Communication sociale chez le cheval : production et perception des expressions faciales
Les chevaux sont des sujets de recherche idéaux pour ces questions : ils tissent des relations sociales précieuses et démontrer des compétences sociocognitives avancées, tout en étant génétiquement éloignés des primates (et donc en s’exprimant différemment). Le sujet de cette étude est de démontrer, via une méthode de code/statistique des mouvements faciaux (EquiFACS), que les chevaux ont une importante capacité de production des expressions faciales.
Les yeux et oreilles sont des indicateurs visuels de l’attention chez le cheval domestique
Les chevaux sont sensibles à l’état d’attention d’un congénère, et sont donc capables de reconnaître leur capacité à sentir l’attention d’un prédateur sur eux ayant déjà été démontrée. Dans l’étude, les chevaux ont été capables de prendre des décisions alimentaires selon l’attention, ou non, du stimuli : les informations transmises par les yeux ainsi que les oreilles sont capitales dans la compréhension de leur environnement.
Retour sur les notions de base
Il est intéressant de soulever que le visuel serait plus développé chez les espèces terrestres/de plaine et diurnes (telles que l’humain et le cheval) que pour les espèces arboréales (la transmission étant plus efficace dans un environnement « ouvert »). De même, l’harmonie sociale nécessaire pour vivre en groupe entrainerait une plus grande complexité des expressions faciales.
Les chevaux sont capables de faire une distinction entre différentes émotions suite à des expressions faciales
Les résultats démontrent que les chevaux sont capables de reconnaître et de distinguer les expressions faciales émotionnelles de manière pertinente, dans le cas présent entre des expressions positives et négatives. Ceci prouve donc qu’en face d’un congénère inconnu, cette compétence permet au cheval d’augmenter les opportunités d’interactions « positives » et réduit les risques de conflit.
Mécanismes sous-jacents à la cognition sociale et à la communication
Dans les études évoquées précédemment, nous avons pu observer que les chevaux ont également des comportements miroirs (et multimodaux) face à des expressions faciales ou des vocalisations à portée émotionnelle. Les différentes études évoquées font pencher la balance vers la présence de neurones miroirs multimodaux chez le cheval, car capables d’adapter leur expression faciale émotionnelle à celle perçue (et donc d’avoir un possible transfert émotionnel, pour le moment non démontré formellement). Il est toutefois possible que ces réactions soient liées à un apprentissage.
Conclusions Finales
Cette recherche soutient l’idée qu’un répertoire avancé et sophistiqué en communication a été sélectionné chez les espèces sociales, en réponses aux challenges auxquels ils font face dans un environnement social.