Reflexion autour de la relation cheval-homme

Combinant les techniques enseignées dans le dressage moderne «sans mors», la bio mécanique et le Yoga,Equin-Om̐ ouvre les portes du potentiel du cheval et de la relation avec l’humainCette philosophie s’adresse à tous ceux qui désirent évoluer avec le cheval dans la compréhension de l’être, le respect et l’harmonie.

Vous êtes plutôt dans le renforcement négatif ou le renforcement positif ?

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Renforcement négatif

Lorsque vous avez acheté un cheval, quelles ont été vos premières et instinctives raisons de votre choix ? Il est beau, il est tellement gentil, il a de belles allures, il est fougueux, …. et les qualificatifs pleuvent tant vous êtes tombé dans l’extase dès votre première rencontre. Une fois chez vous, vous allez vite vous rendre compte que vous n’êtes pas toujours en sécurité, que ce cheval a des schémas, qu’il a probablement déjà vécu des choses pas très honorables, qu’il a des réactions qu’il n’avait pas lorsque vous l’aviez « testé »…. etc, etc. Alors vous en parlez autour de vous, à la quête de la meilleure recette pour « éduquer » cette rebelle. Et chacun y amène ses ingrédients, ne vous épargnant aucun conseil, tant et si bien que vous vous trouvez très vite débordé, confus, frustré. Vous allez sur Youtube, et vous tombez inexorablement sur des vidéos de horsemanship et vous vous dites que c’est merveilleux, le cheval fait tout ce qu’on lui demande.

Je reçois beaucoup de questions autour du renforcement négatif et de ses phases… (jargon de horsemanship, tels que Parelli, Monty Roberts, etc). Pour ceux qui ignorent ce jargon, le renforcement négatif consiste à mettre de la pression (provoquer de l’inconfort partout ailleurs, sauf là où le cheval DOIT aller ou DOIT regarder, et comme il est phénoménalement intelligent, il va comprendre qu’ IL N’A PAS LE CHOIX.…. Les phases, sont 1…..2…3..4 . 4 = je te touche avec mon carrot stick, cravache ou chambrière, et/ou je secoue ta corde afin que le mousqueton tape sous ta mâchoire. Par ces méthodes, on obtient l’obéissance et les résultats que le cavalier compte bien obtenir.

Le film de « l’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux » a fait autant de mal sur cette planète que « les dents de la mer ».

Je ne veux pas ouvrir un débat pour ou contre ces méthodes, j’aimerais juste préciser que dans l’éthique d’Equin-Om, elles sont tout simplement inadmissibles et je m’adresse ici à tous ceux qui aiment les chevaux pour ce qu’ils sont vraiment.

Que souhaitez-vous vraiment ?

RP

Renforcement positif

L’obéissance ou la complicité ? La résignation ou la libre discussion ? La contrainte ou la liberté ? Dépenser beaucoup d’argent avec des DVD, matériel « indispensable » et onéreux, stages incontournables, ce qui engendre le déplacement de votre cheval, donc l’achat d’un van ou les services d’un transporteur plus votre propre accommodation, etc, la liste est exhaustive…. ou passer du temps auprès de celui qui vous a tant séduit et chercher à le comprendre par vous-même ? Etre celui qui est au centre du rond de longe, qu’on appelle poliment le « leader », et à qui on doit l’obéissance au doigt et à l’oeil, ou devenir celui qui est dans le troupeau et qui dit « tous ensemble » ? Voulez-vous qu’on vous respecte par la peur de faire faux ou par le désir d’être auprès de vous ? Votre cheval vous doit-il quelque chose ou pensez-vous que c’est plutôt à vous de lui devoir sa sécurité, son confort, sa détention la moins contraignante et la plus naturelle possible ? Epater la galerie, youtube, facebook, les autres cavaliers, ou ….tout simplement votre cheval ?

La bonne nouvelle c’est que vous avez le choix ! La seconde bonne nouvelle c’est que s’il y a du renforcement négatif, il y a obligatoirement du renforcement positif !

  • Et cela commence par un travail sur soi-même :
  • Etre assez humble devant 600 kg, et plus de 50 millions d’années d’existence 
  • Accueillir SON enseignement socio-cognitif
  • Etre consciemment présent à chaque instant
  • Prendre le temps de ne rien faire tout en observant
  • Passer des longs moments à chercher ses points sensibles en liberté (dans son pré par exemple, parmi le troupeau, encore mieux)
  • Recommencer inlassablement jusqu’à ce qu’il s’intéresse à vous
  • Ne rien attendre, mais être prêt à accueillir

harmoniePlus les préliminaires seront longues, régulières, sereines (sans attente, donc sans frustration), plus vous gagnerez sa confiance. Sans sa confiance ni sa volonté de choisir de rester auprès de vous, vous ne pouvez pas évoluer dans l’harmonie.

La seconde partie de cette évolution dans le renforcement positif se pratique dans l’accueil de ce que le cheval VOUS offre. Lui faire comprendre que vous appréciez énormément ce CADEAU et recommencer inlassablement jusqu’à ce qu’il s’habitue à votre présence, vos marques de reconnaissance. Lui aussi apprend à vous connaître. Laissez-lui le temps. Ce n’est pas du temps perdu, bien au contraire, prendre le temps de perdre du temps, c’est gagner du temps.

Une fois acquis sa confiance en vous et son confort d’être auprès de vous, vient le moment d’inviter son cheval à faire quelque chose. Il ne le fait pas ? Ce n’est pas grave, on récompense uniquement lorsqu’il « essaie » et il aura vite compris que son essai a été salué par votre gratitude et votre joie, donc il le refera si vous ne vous acharnez pas.

Lorsqu’on évolue ainsi, tranquillement, mais sûrement, c’est essentiel de comprendre pourquoi son cheval ne fait pas tel ou tel exercice ? Est-il physiquement prêt à exécuter ce que vous demandez ? Communiquez-vous clairement ?

Chaque instant passé auprès de lui devrait être un privilège et finalement, ce n’est pas le résultat, mais c’est le chemin pour y arriver qui nous rend heureux.

Equin-Om

11 commentaires

  1. Loélia Auteur octobre 10, 2014 (12:56 pm)

    Tres belle reflexion Cynthia, et qui correspond tout a fait a mes aspirations du moment ..
    Merci de mettre des mots sur des sentiments.

  2. Anaïs Auteur octobre 21, 2014 (2:55 pm)

    Je me retrouve très bien dans le premier paragraphe de l’article!! Il fallait absolument que je m’impose comme leader, et on est très vite arrivé au conflit, donc maintenant je recherche juste des moments apaisés en attendant d’apprendre son langage pour que l’on puisse converser et se comprendre!!!
    merci pour votre site!!

  3. Amélie Auteur août 12, 2015 (5:33 pm)

    J’aime beaucoup cet article !

    Je m’y retrouve un peu :
    j’ai eu ma jument très jeune, trop jeune : j’avais 12 ans, et elle … elle en avait 4. Elle sortait du club. Je ne savais pas gérer, et elle avait peur de tout. Au début ils étaient 3 chevaux, et peu de temps après, elle s’est retrouvée toute seule. C’était mon cadeau empoisonnée, j’était sa proprio empoisonnée…
    En club : mauvais traitements, et quand je me suis retrouvée en face d’elle un peu plus tard, la langue barrée d’une horrible et profonde cicatrice ( mors barbelés d’après mon ostéo … ). Je me suis beaucoup battu avec elle : elle ne donnait pas les pieds, et une fois qu’elle s’est retrouvée seule, plus moyen de la monter. Avec le club, je pense qu’on a fait un bon boulot pour l’en dégoutter …

    MAIS … Aujourd’hui, tout va mieux, si on peut dire. Elle ne donne pas les pieds, mais on la met sur un terrain caillouteux et elle les use plutôt pas trop mal ! On est beaucoup plus tranquilles : j’habite dans un endroit isolé, et on est mieux en confiance : je la laisse en liberté toute la journée. elle broute par le chemin, mais jamais ne s’en va <3. Elle n'a plus peur de rien et est beaucoup plus calme.
    Bientôt, bientôt un nouveau copain arrivera ... Dans moins de 3 ans si tout ce passe comme je l'entends aujourd'hui, études obligent. C'est la chose dont j'ai le plus honte : sa solitude ... Je me dis parfois " il y a pire". Elle mange a sa faim, elle voit de la compagnie tout les jours (humains et vaches). Mis à part quand ça me tente, je ne la monte plus de façon forcée. je grimpe sur son dos. Si elle avance, je suis hyper contente, ahah, sinon tant pis n_n.

    C'est une assez horrible histoire, quand on y regarde ... Mais ça fait du bien d'en parler !
    J'espère ne jamais refaire mes erreurs avec mon futur cheval ! J'espère acquérir une petite poulichette. Ca peut paraitre fou, sachant comment j'ai foiré, mais je veux vraiment disposer d'une page blanche : pas de choc, pas de mors, pas de précipitation. ne pas la monter avant qu'elle ait 6 ans si elle n'est pas prête. Pas de carrière non plus, que de la balade. Pas de tourner en rond, pas de tours stupides et inutiles.

    Voilà, ma pitite réflexion, qui certes, n'est rien par rapport à la votre (qui est par ailleurs très inspirante !)
    En attendant, je savoure chaque moment, chaque calin avec ma jument, et l'amour est dans le préééé ! Ahah 😉

  4. Alison Auteur août 12, 2015 (11:16 pm)

    Bravo

  5. Piffret Auteur août 13, 2015 (6:25 pm)

    Excellent article comme d’habitude, je suis contente de voir que je suis dans le même état d’esprit que vous avec mon cheval, certains cavaliers malheureusement ne voient pas la même chose que moi…Merci pour vos articles, j’apprend beaucoup avec…

  6. Quirici Auteur août 14, 2016 (6:39 pm)

    Bonjour,
    Je ne suis pas d’accord sur votre regard sur le renforcement négatif ni sur le fait d’être un leader. Vous les employez avec un regard d’humain de façon négative et dictateur or c’est tout le contraire. Vous dissociez le renforcement positif et négatif alors que ce sont les deux combinés qui vont permettre une relation harmonieuse et pleine de respect et d’amour comme vous le décrivez si bien dans votre article. C’est vraiment dommage de partir dans des extrêmes parce que certaines personnes interprètent mal les choses. Hônnetement, vous avez des enfants ? Vous connaissez la pédagogie positive ? Vous pensez vraiment que cela veut dire qu’il ne faut rien dire à son enfant et tout lui laisser faire ? Le monde du cheval est fait de tellement de nuances que nous autres humains avont encore beaucoup à découvrir. Pourquoi vouloir que tout soit blanc ou noir ? Il y a tellement de nuances de gris ! Si nous apprenions à écouter et observer et arrêter de voir en faisant de l’anthropomorphisme, nous comprendrions bien plus de chose ! Un cheval tout comme tout autre animal a son propre langage et ses propores moeurs. Si on veut communiquer avec eux, à nous de comprendre leur point de vue et arrêter de juger. Je suis sûre que vous êtes pleins de bonnes intentions mais votre article induit en erreur. C’est dommage.

    • Anne Auteur août 19, 2016 (6:49 am)

    • alaurlaur Auteur juin 17, 2020 (9:31 am)

      Merci 🙂

  7. Simona Auteur août 14, 2016 (7:46 pm)

    Loin de moi l’idée de commencer ici un débat sanguinaire, mais j’avoue être un peu offensée par cet article.

    « je m’adresse ici à tous ceux qui aiment les chevaux pour ce qu’ils sont vraiment. » Mais connaissez-vous seulement la vraie nature du cheval, animal grégaire vivant au sein d’un troupeau mené par un leader et évoluant au sein de perpétuelles relations de pouvoir et soumission?? Le cheval a tout simplement besoin de se sentir encadré par une figure d’autorité qui saura, grâce à ses indications, le maintenir en sécurité. Et s’il ne reconnait pas cette autorité dans le cheval ou la personne qui lui fait face, et bien ce sera lui qui en prendra le rôle. Non pas parce que le cheval est un animal vicieux et assoiffé de pouvoir mais tout simplement parce que, en tant qu’animal de proie, la sécurité est primordiale. Imaginez-vous si deux chevaux devaient se mettre à gentiment discuter de la meilleure façon de faire face à un danger imminent, en oubliant aucun termes de politesse, gestes de courtoisie et j’en passe! C’est absolument impossible et potentiellement mortel! Le leader entre les deux signalera le danger à l’autre cheval et lui ordonnera de le suivre, préservant ainsi la sécurité de chacun. La câlins, les récompenses, les gratouilles, la complicité, tout ça est secondaire et NULLEMENT incompatible avec une relation basée sur les principes du renforcement négatif!

    Je ne comprends tout simplement pas pourquoi vous pensez qu’être le leader dans la relation avec son cheval empêche automatiquement la possibilité d’avoir une complicité et une amitié croissante qui s’y installe. Est-il impossible pour un enfant d’être ami avec ses parents? Un élève ne peut-il donc pas admirer et respecter son professeur à qui il doit tout de même une certaine obéissance? Personnellement, je suis une adepte du renforcement négatif et je ne ressemble en rien au profil implicitement « négatif » que vous avez dépeint dans votre description. D’ailleurs dans mon écurie et partout où je vais on me regarde comme si j’étais un alien tout simplement parce que je passe le 89% de mon temps avec mon cheval et non pas dessus; ma jument vit en stabulation au sein d’un troupeau, déférée, montée sans mors, encore plus massée et bichonnée qu’une diva d’Hollywood, et pourtant, oui, quand nous sommes ensemble, c’est moi la leader et elle c’est mon amie qui me fait assez confiance et me respecte suffisamment pour suivre mes directions . La magnifique relation que j’ai commencé à construire avec ma jument se base essentiellement sur le respect et la confiance mutuelle. En m’imposant comme leader, je lui promets sérénité et sécurité, les seules choses, à mon avis, dont les chevaux ont réellement besoin.

    Ceci dit, je suis tout de même intriguée par cette méthode d’Equin-Om et je vais faire des investigations plus poussées pour voir si je ne pourrais pas intégrer quelques unes de vos méthodes (si ce n’a pas déjà été fait sans que je m’en rende compte) à ma relation déjà existante avec ma jument. La seule chose dont je suis absolument sure quant au cheval et à l’équitation, c’est qu’il ne faut jamais être trop sûr de rien et constamment se remettre en question. Ne jurons pas par la dernière méthode à la mode ou par des courants contraires mais prenons plutôt le temps de nous instruire le plus possible en gardant l’esprit ouvert. Et n’oublions pas que, au final, notre meilleur instructeur est et sera le cheval en lui-même.

    • Anne Auteur août 19, 2016 (6:53 am)

    • alaurlaur Auteur juin 17, 2020 (9:32 am)

      Ah merci!!! 🙂 🙂

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