Temoignage : du centre equestre au cheval naturel

Je vais rapidement me présenter: je m’appelle Justine, 21 ans et propriétaire d’une jument fjord de 9 ans qui vit au parc avec sa copine Etoile (comtoise de 22 ans). Elle est pieds nus et montée majoritairement sans mors. Je tenais à vous apporter mon témoignage et vous raconter comment j’en suis arrivée à cette vision du “cheval au naturel” comme j’aime l’appeler. 

 Début de ma vie équestre

J’ai commencé comme beaucoup dans un centre équestre vers l’âge de 12 ans et c’est ainsi que j’ai fait mes premiers pas à cheval. J’ai progressé et j’ai changé de club suite à une mauvaise chute et à l’ambiance qui ne me convenait pas.  Dans ce deuxième club j’ai monté jusqu’à mes 16 ans et j’ai passé mes galops jusqu’au 4. 

En parallèle du club je m’occupait de temps en temps pour occuper mes journées libres d’une jument croisée Comtois et appaloo qui appartenait à mon oncle. Celui-ci était paysan et ne s’en occupait pas elle passait ses journées au pré et n’était quasiment jamais manipulée. J’allais donc m’en occuper, la brosser, puis j’ai commencé à monter dessus. Elle était très gentille mais surtout très peu respectueuse. Je me faisais marcher sur les pieds, bousculer. Quand elle en avait marre que je la fasse marcher ou trotter derrière moi ou que je lui grimpe dessus, elle partait au grand trot, m’arrachant la longe des mains et je passais des heures à lui courir derrière pour la rattraper. 

Biscotte

Biscotte

Je continuais à monter en club et j’avoue que je commençais à avoir peur d’elle parce qu’elle était forte, imposante et qu’elle avait clairement pris le dessus sur moi, malheureusement c’est le genre de choses que l’on ne nous apprend pas en club. 

 Puis j’en suis venue à arrêter totalement le club suite à une chute. Je ne supportait plus les moniteurs, manquant de pédagogie, et les chevaux qui ne pensaient qu’à échapper à leur condition et à s’offrir un peu de liberté en mettant les cavaliers par terre ou en les impressionnant. J’arrêtais donc les cours mais je n’étais pas décidée à arrêter ma passion ! 

Découverte de nouveaux horizons

Biscotte et moi

Biscotte et moi

Je me remis donc à travailler Biscotte, la jument de mon oncle. Avec les conseils d’amies sur internet, j’apprenais de nouvelles choses, je commençais à reprendre confiance et je voulais m’accrocher car elle était ma seule possibilité de continuer le cheval. Je la travaillais dans son parc (je n’avais pas le droit de la sortir) et l’hiver arrivant je ne pouvais plus monter car tout était boueux et on glissait à chaque pas. 

C’est à ce moment que j’ai cherché autre chose à faire avec elle et que l’on m’a orientée vers le travail à pied. J’ai passé 6 mois sans monter sur la jument mais j’y allais très souvent et jet développais avec elle une vraie relation, une vraie complicité. C’est elle qui m’a appris tout ce que je sais à pied, on a appris ensemble la longe, le stick to me et autres exercices. 

C’est aussi grâce  à elle que je me suis intéressée au mode de vie (les chevaux de club enfermés tout le temps étaient moins calmes que biscotte qui vivait au pré), au saddle fitting car la selle que j’avais achetée avec mes économies n’était pas du tout adaptée pour elle (je ne le savais pas mais j’ai fini par comprendre que c’était la raison pour laquelle elle donnait tout le temps des coups de cul au galop et semblait mal à l’aise au trot). 

Elle a été ma révélation et je l’en remercie, malheureusement aujourd’hui je ne la vois plus mais j’ai continué mon chemin, j’ai continué à étudier cette vision du cheval qui m’apporte tant. J’ai pu m’exercer ensuite avec une demi pension sur un anglo-arabe hyper gentil qui est devenu très testeur et qui m’a montré l’importance de s’imposer comme leader, car le plus gentil des chevaux peut devenir dangereux entre de mauvaises mains. 

 L’arrivée de Rina

Rina à son arrivée chez moi

Rina à son arrivée chez moi

J’ai ensuite acheté ma jument et c’est avec elle que je me suis intéressée au pied nu et au saddle fitting plus en détail, au sans mors et je continue à en apprendre tous les jours. J’ai fait venir un saddle fitter pour trouver une selle qui lui va et j’ai vu un beau changement par rapport à la selle que j’utilisait en attendant ! Ma jument était beaucoup plus à l’aise et les galops dans les champs n’avaient plus rien à voir je la découvrait autrement !

Concernant le pied nu j’ai eu la chance qu’elle le soit déjà puisqu’elle était poulinière et n’était pas souvent montée. Malheureusement je n’ai pas trouvé de pareur dans ma région, le seul que j’ai trouvé avait trop de clients et a du me refuser des prestations. J’ai donc continué à la faire parer de temps en temps par un maréchal ferrant. Aujourd’hui ayant déménagé j’ai trouvé une pareuse qui s’occupe de ses pieds et ça n’a rien à voir ! Elle essaie de les rattraper un peu car elle est un peu panard mais elle a de bons pieds.

Concernant les embouchures, au début je la montait en mors parce que c’est ce qu’elle a toujours connu et je ne voyais pas d’inconvénients à monter en mors. Et puis j’en suis venue à essayer de la monter en licol et ça se passait très bien, j’ai acheté un side pull et on se fait plaisir maintenant on met le mors très rarement, on sort surtout en side pull, on commence à approfondir en licol en corde et on débute la cordelette ! Je pense aussi lui apprendre le hackamore puisque nous sortons en concours (on a fait CSO,  trec et cross l’an dernier). C’est un réel plaisir pour moi de travailler avec elle car elle est bien dans sa tête et dans son corps avec un matériel adapté elle peut donc me faire profiter de toutes ses capacités et on s’éclate ensemble à s’essayer à plein de disciplines !FB_IMG_1426882363598

Maintenant je ne me vois pas remettre les pieds dans un club “classique ” car ça ne correspond plus du tout à ma vision et mon approche des chevaux. J’ai eu la chance de trouver un club ou les chevaux sont respectés et ont un mode de vie qui correspond à ma vision des choses et où je prends plaisir à apprendre ! 

2 commentaires

  1. Vanina Auteur avril 20, 2015 (4:57 am)

    C’est fou car j’ai un peu le même parcours ! Monté en club de mes 11 à mes 17 ans, à côté je m’occupais d’un cheval qu’un paysan laissait “trainer” dans son parc sans s’en occuper, puis quelques demi-pensions pour finalement avoir acheté ma jument il y a 2,5 ans et m’être intéressée à tout ce qui est “plus naturel” comme mode de vie. Comme quoi, c’est pas parce qu’on nous apprend qq chose à la base, qu’on y reste ancrée sans réfléchir 🙂
    Très joli témoignage ! Merci !

    • Justine Auteur avril 21, 2015 (11:17 am)

      Bonjour ! C’est marrant que vous ayez le même parcours ! Et oui je suis contente d’avoir su me détacher de ce que j’ai appris en club pour faire mes propres apprentissages sans quoi je n’en serai pas là aujourd’hui !

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