L’école de la légèreté et la décontraction du cheval – 1/2
Cet article est la partie 1 de 1 du dossier L'école de la légèreté

Muriel Gangloff est actuellement en train de créer dans les Vosges son projet équestre, l’École des Cavaliers, ayant pour but de proposer aux cavaliers un lieu de pratique convivial, adapté à leurs attentes et axé sur le bien-être des équidés.

Il y a quelques temps, j’ai assisté (en auditeur libre) à un stage animé par un instructeur École de la Légèreté.

L’école des aides

L’ambiance était vraiment bon enfant et l’instructeur très accessible et plutôt humble (sauf sur un point, nous y viendrons).
Tout au long de la journée se sont enchainées des leçons particulières avec des chevaux et des cavaliers de tous niveaux et horizons.
Pendant et entre chaque leçon, les auditeurs libres pouvaient poser toutes les questions qu’ils voulaient, tant qu’ils n’interrompaient pas le cours. Bref, j’ai appris quelques “astuces” vraiment intéressantes, j’ai eu beaucoup de révisions et de confirmations et quelques déceptions, je dois bien l’avouer…

Pour commencer je vais partager avec vous une petite révélation qui à elle seule justifie d’avoir passé la journée à assister à ce stage.
Savez-vous comment aider un jeune cheval à prendre le galop sur le bon pied, par prise d’équilibre et à partir du trot ? J’imagine que tout le monde a un avis sur la question, mais vous me direz si certains d’entre vous connaissaient cette technique imparable (d’après ce que j’ai constaté durant le stage).

partir-au-galop-sur-le-bon-pied

Mettez-vous au trot enlevé (avec le bon diagonal : l’extérieur) au rythme naturel du cheval. En abordant un grand côté (manège ou carrière) demandez à votre cheval de ralentir son rythme en le redressant (soutien des poignets) et changez le diagonal sur lequel vous trottiez (mettez-vous donc avec le diagonal intérieur). Avant le tournant (donc en ligne droite) et tout en restant au trot enlevé, agissez avec votre jambe intérieure (jambe d’impulsion). Vous pouvez aidez encore davantage votre cheval en lui donnant l’indication vocale pour le galop (s’il la connait). Et hop ! Galop !

Durant toute la journée, je n’ai pas vu un seul cheval partir à faux avec ce procédé. J’ai toutefois vu un cheval partir à faux car sa cavalière, en tentant de changer de diagonal, est restée assise trois fois (au lieu de deux). Cet “échec” n’a fait que confirmer l’importance de trotter enlevé avec le diagonal intérieur pour le départ au galop.

Pour rappel, en France il est de coutume de trotter enlevé avec le diagonal extérieur afin de soulager l’épaule extérieure qui parcourt plus de distance dans les courbes, mais dans d’autres pays (comme l’Allemagne) on trotte avec le diagonal intérieur pour être assis au moment du levé du postérieur intérieur et agir ainsi facilement avec la jambe intérieure pour stimuler l’engagement du postérieur intérieur (oui il y a beaucoup de fois le terme “intérieur” mais je préfère être claire).

Revenons-en au départ au galop. En trottant enlevé avec le diagonal intérieur, on soulage l’épaule intérieure (donc on surcharge l’épaule extérieure) et c’est exactement ce que fait un cheval au galop à juste : il met plus de poids sur son côté extérieur et allège son côté intérieur. C’est pourquoi demander le départ au galop à partir d’un trot enlevé avec le diagonal intérieur aide tellement le cheval à prendre le galop sur le bon pied !

A présent, allez essayer et vous me direz ce que ça donne !

La décontraction de la mâchoire

Plusieurs participants au stage, montant habituellement sans mors, ont demandé à l’instructeur s’ils pouvaient faire le stage sans mors. Malheureusement pour eux (et surtout pour leur cheval) la réponse fut sans appel : “il n’est pas possible de dresser un cheval sans mors”. Mais rassurez-vous, il y a une bonne raison à cela : la décontraction. En effet, l’instructeur nous explique qu’il a appris, grâce aux douze ostéopathes avec qui il travaille régulièrement, qu’il y a trois signes de décontraction chez les chevaux : le mâchouillement, le bâillement et le soupir. Le mors, en agissant dans la bouche des chevaux, permettrait donc de provoquer ces signes de décontraction et par voie de conséquence, la décontraction elle même.

mors-decontraction

Au moment où il donnait cette explication, une question m’est venue à l’esprit et je me suis permise de la lui poser : “quand un cheval donne un signe de décontraction, cela dénote qu’il était contracté avant et qu’il se détend. Mais si nous ne contractions pas nos chevaux dans le travail, nous n’aurions plus besoin de les décontracter, si ?” Et l’instructeur de me répondre qu’il est impossible de ne pas contracter un cheval dans le travail car, comme dans tout sport, le travail musculaire est un jeu de contraction/décontraction et que nous sommes donc contraint de décontracter notre cheval en permanence.

Ces paroles pleines de bon sens ont, pour un temps, endormis mon esprit critique, mais je sentais bien que je loupais quelque chose…

Le reste du stage se déroula avec des hauts et des bas. Beaucoup de chevaux ont du être “rééduqués” au mors car ils ne mâchouillaient pas. Certaines procédures étaient plutôt douces : remonter légèrement le mors vers la commissure des lèvres pour stimuler une déglutition (et donc la décontraction, si vous m’avez suivie…) mais certains gestes étaient clairement violents si les chevaux ne réagissaient pas comme ils l’auraient dû : coups de sonnette sur le mors, coups de badine sur le ventre, etc. J’ai souvent noté un manque flagrant de pédagogie, de progressivité et pire (pour un instructeur) un défaut de connaissance éthologique (la science). Je ne compte pas le nombre de fois où j’ai entendu “ce cheval est irrespectueux, dominant, etc.” en parlant d’un cheval en fuite ou dans l’incompréhension. Or punir la peur ou l’incompréhension, j’estime que c’est la faute la plus grave pour un enseignant…

Le stage se termine donc sur des notes très mitigées pour moi.

Le mors est-il nécessaire pour obtenir la décontraction de sa monture ?

Après le stage, mon esprit critique fit son travail inconscient et je compris assez rapidement ce que j’avais loupé lors du stage : l’instructeur nous disait que lors de leurs manipulations les ostéopathes observaient des signes de décontraction. Or les ostéopathes ne manipulent jamais les chevaux en s’aidant d’un mors. Donc le mors n’est pas indispensable à la décontraction. CQFD.

Eki Magnétiseur

Eki Magnétiseur

En réalité le raccourci – mâchouillement = décontraction ; mors = mâchouillement ; donc mors = décontraction – est un sophisme.

A partir de là j’ai voulu chercher plus loin :

  • Qu’est ce que la décontraction ?
  • Qu’est ce que la contraction ?

Je vous ferai part de mes recherches dans un prochain article.

25 commentaires

  1. Hippocampe Auteur juillet 1, 2014 (4:29 )

    Ahhh la décontraction de la mâchoire… Soit c’est un but, soit c’est un point de départ. Et si c’était simplement… la norme ? On a manifestement bien du mal a sortir des dogmes, surprenant de la part d’un instructeur Karl, pourtant très enclin à dénoncer les dogmes construit sur des non réalités physiques…

    J’ai écrit un article sur le sujet, en collaboration avec un ostéopathe de renom. Et cela rejoint tout à fait cette notion, surtout lorsque l’on est sans mors…

    http://chevalitude.com/cession-de-machoire-et-monte-sans-mors/

  2. Georgette Auteur juillet 1, 2014 (7:36 )

    Ahem. Il me semble également qu’un ostéopathe ne manipule jamais un cheval qui travaille. Il manipule un cheval au repos. Donc ton argument ne tient pas.

    La cession de mâchoire ne peut effectivement s’obtenir qu’en mors, et le bon équilibre également, tant que le contraire n’aura pas été prouvé. Il suffit de regarder qui lâche le mors pour faire des démonstrations “sans-mors” : Alizée Froment et Catherine Henriquet. Perso, c’est la dernière équitation que j’ai envie de pratiquer. Si c’est ça, l’ennasure en dressage, alors bybye ! LDR et compagnie, des chevaux en déséquilibre total et en réelle souffrance, pour le coup !

    • Perrine Auteur juillet 2, 2014 (6:12 )

      Vous dites qu il faut prouver le contraire, mais le fait que la décontraction est obtenue avec un mors ainsi que le bon équilibre n’a pas non plus était prouvé scientifiquement il me semble. Les ostéopates ne font que donner leurs avis, il n y a aucun réelle étude scientifique derrière. (en tout cas à ma connaissance) Alors pourquoi pour le sans mors on exige une preuve et pour le mors on s’en passe ?

    • juliette Auteur juillet 2, 2014 (10:33 )

      Si mâchouillements = décontraction, alors il est tout à fait possible d’avoir un cheval décontracté sans mors ! La preuve il arrive à ma jument de machouiller même sans mors lorsque l’on travaille, de plus le “placer” et l’équilibre ne s’obtiennent pas avec les mains mais principalement avec les jambes et le poids du corps donc le mors est loin d’être indispensable à mon sens !

      • Hippocampe Auteur juillet 2, 2014 (10:44 )

        Certes, mais on ne peut pas non plus faire une généralité d’un cas unique. Mais pour la partie “s’obtient…” (donc par l’impulsion) ca pour le coup c’est général. Enfin, pour certains…

  3. Hippocampe Auteur juillet 1, 2014 (7:50 )

    Manifestement vous n’avez pas pris la peine de regarder le commentaire précédent. Mais le mythe de la cession qui ne peut s’obtenir qu’en mors me fera toujours tordre de rire….

    Comme si l’équilibre s’obtenait à l’aide d’outils… Après qu’une telle ou une telle dans son équitation ne plaise pas… Puisqu’on en est la je préfère 1000 Alizée Froment à 1 Angky van machin… puisque vous allez dans cette voie !

    • Georgette Auteur juillet 1, 2014 (7:55 )

      Si je l’ai lu, mais je ne suis pas obligée de le prendre en compte, si ?

      La cession de mâchoire décontracte le cheval depuis la bouche, en passant par la nuque puis par tout le ligament nuchal. C’est la clé d’un travail juste et d’une locomotion correcte. La cession de mâchoire obtenue en mors a été validée par des tas d’ostéopathes et de vétérinaires (renseignez-vous). Donc ce n’est pas un simple dogme, c’est vérifié scientifiquement et ostéopathiquement.

      • Hippocampe Auteur juillet 1, 2014 (8:06 )

        non puisque l’inverse est également vrai, prouvé scientifiquement et validé par des ostéopathes également. Donc des le moment on on considere comme un dogme que la décontraction s’obtient par le point de départ de la bouche forcement plus rien a dire. Mais c’est un dogme lié à l’utilisation du mors.

        Or sans mors la question se pose à l’inverse… Maintenant si les gens ont besoin d’un outil pour pallier à leur manque de décontraction je ne peux rien pour eux hélas…

    • baliros Auteur avril 11, 2015 (4:21 )

      Comme ça fait du bien de lire un commentaire plein de bon sens comme le votre… Merci! Pourtant j’adore Karl mais je me suis faite exactement la même réflexion au sujet de dogme que nous avons du mal à remettre en question…

  4. Muriel Gangloff Auteur juillet 1, 2014 (9:52 )

    La question que je soulève dans mon article n’est pas tant “est-il impossible de décontracter un cheval en mors ?” mais plutôt “est-il possible d’avoir un cheval décontracté sans mors ?”.

    Affirmer arbitrairement qu’il est impossible de décontracter un cheval sans mors simplement parce qu’on a décrété qu’un cheval ne se décontracte que par la bouche (même si l’on est un ostéopathe de renom) n’est rien d’autre qu’un dogme.
    Une analyse scientifique de la question impliquerait d’analyser objectivement les données de base, en commençant par le cheval libre, en liberté, puis en comparant son attitude naturelle et non contrainte avec son attitude en réaction aux outils que l’on utilise, ajoute ou retire. On pourrait ainsi déterminer quels sont les outils et les méthodes d’apprentissage/dressage qui permettent au cheval d’être au plus proche de sa décontraction naturelle.

    De plus Georgette, que tentez-vous de prouver en nous faisant remarquer que les ostéopathes manipulent des chevaux au repos ? Qu’un cheval au repos ne peut pas être contracté ?
    Je pense que vous faites l’erreur commune de confondre contraction musculaire liée à l’effort physique avec les crispations liées à l’état émotionnel du cheval.
    Je vous mets ici les définitions Larousse de “décontraction” :
    a- Relâchement d’un muscle après sa contraction.
    b- Relâchement musculaire général et détente psychologique recherchés volontairement ; relaxation.

    Dans un prochain article, je développerai les questions liées à la décontraction (physique et psychique), ce qu’elle sous-entend et surtout ce que le cavalier cherche à obtenir en parlant de “décontracter” son cheval.

    • Fanny Auteur juillet 2, 2014 (9:10 )

      Je pense que ce que Georgette veut dire, c’est que la décontraction au repos (sans bouger) ne va pas être la même que la décontraction au travail, en mouvement, et que donc on ne peut pas vraiment les comparer (ce qui est à mon sens un argument à prendre en compte).
      Après je n’essaie pas de dire que le mors décontracte ou non le cheval, mais les moyens utilisés pour obtenir cette décontraction sont différents selon les situations.

      • Muriel Gangloff Auteur juillet 3, 2014 (8:31 )

        Effectivement, toutes les remarques sont à prendre en compte.

        Je vais d’ailleurs inclure ces questions (et leurs réponses) dans le prochain article, qui fait suite à celui-ci 😉

  5. Jumalu77 Auteur juillet 2, 2014 (8:15 )

    Arf … le sujet de discussion par excellence quand on parle de “dresser sans mors” ^^ …

    Je monte ma jument sans mors en dressage. Je ne suis qu’une cavalière de loisir indépendante et je ne prétends absolument pas rivaliser avec les cavaliers de concours … en deux mot, moi et ma jument n’avons rien à prouver aux autres … juste le plaisir dans le partage mutuelle … que cela soit dit 😉
    Cela me permet de ne pas être pressée et de n’avoir aucune obligation de remettre le mors pour satisfaire les besoins des règlements… bref ! nous n’avons aucune règle, juste celle du ressenti, de l’observation, du dialogue mutuelle et de la découverte de cette “‘autre” équitation qui implique l’apprentissage du cavalier” dans la recherche de la posture (équitation centrée) et de son propre équilibre énergétique qui devient alors un dialogue à part entière, loin du renforcement négatif et de l’équitation gestuelle codifiée.
    Cela fait donc 5 ans que ma jument n’a pas eu de mors dans la bouche… Et après 3 ans de recherche, de tatonnements, de questionnements et d’essais, nous sommes à quelques doigts du rassemblé acquis sans embouchure entre les dents…

    Je me suis bien sur posé cette question de la cession de mâchoire. Et j’ai synthétisé mes réflexions et surtout observations dans un article sur mon blog : http://lechevalenharmonie.wordpress.com/2013/02/27/dresser-sans-mors-la-cession-de-machoire/
    Ce sont des réflexions que je me suis faite il y a plus d’un an … que de chemin parcouru depuis puisque si MOI je suis dans la bonne attitude physique et énergétique, cela rassure ma jument et elle m’offre des cessions de mâchoires (ou plutôt machouillement, puisque cession implique une demande de la main du cavalier) sur toute la séance monté. Dés qu’elle trouve une association agréable pour elle dans sa locomotion (impulsion, montée du dos, décontraction dans le mouvement…) et que je l’accompagne au lieu de la géner, elle machouille d’elle même ! … un excellent indicateur pour moi sur ma propre attitude…

    Généralement, je ne suis plus ce genre de guerre sur “cession de mâchoire ou pas”, puisque nous avons trouvé notre réponse et je ne me pose même plus la question. Ma jument m’a montré et il n’existe pas de théorie scientifique pour parler du vivant. On quitte la mécanique pour entrer dans la relation pure.

    Mais … pourquoi un cheval est contracté dés qu’un cavalier met ses fesses dessus ? … mors dans la bouche ? exigences trop mécanisées des demandes du cavalier ? inconfort dans ses allures exigé par le cavalier ? ….
    Je ne réfute en rien l’utilisation de la cession de mâchoire pour ceux qui montent en mors.
    Sans mors, nous sommes obligé de prendre la réflexion inverse et d’apporter d’abord la décontraction mentale … celle qui aménera tout le reste : l’impulsion, la décontraction musculaire, la décontraction mentale qui apportera la confiance totale dans les actes du cavalier … en deux mots, la volonté du cheval à se laisser guider et non pas à se laisser contraindre par son cavalier. Le dialogue ne réside plus à apprendre à nos chevaux NOS codes, mais de nous mettre à apprendre leur propre dialogue basé sur des messages énergétiques de notre propre corps… et c’est là où ça se complique pour nous ^^
    C’est un apprentissage plus long, plus contraignant et qui n’implique que nous… les chevaux savent se mettre à notre portée, si nous leur parlons dans leur propre langage. 🙂

    Bravo pour votre association 😉

  6. Hélène CL Auteur juillet 2, 2014 (1:33 )

    Il ne faut pas confondre cession de mâchoire et décontraction de mâchoire. La première est un outil que l’homme utilise pour obtenir la seconde. Mais la seconde ne dépend pas uniquement de la première!
    Les cessions de mâchoires et de nuque nous viennent de Baucher et ont étaient de nombreuses fois reprises. Elles se font à pied et au début du travail, Baucher les appliquait avec un mors car l\’art équestre en était là. C’est un échauffement / étirement avant le travail mais aussi quand un exercice ne passe pas pour faute de décontraction et d’incompréhension du cheval. Rien m’empêche un cavalier de les faire avec un doigt dans la bouche de son cheval (ah mais oui çà salit les gants…).
    La décontraction de mâchoire est là quand le cheval est dans le confort, la contraction peut intervenir lors d’efforts (saut, apprentissage, stress…) mais elle revient d\’elle même dès la fin du stimulus. Rien à voir donc avec la présence ou non d’un mors…

  7. jeanguillaumenardi Auteur juillet 2, 2014 (10:05 )

    Quand je pense à tous ces chevaux sauvages qui galopent sans baver, ni mâcher.. Mon dieu les pauvres, allons les sauver, vite!! un mors dans la bouche de ces pauvres hères!

  8. Lucile Auteur juillet 4, 2014 (9:03 )

    Pour moi nous sommes à côté de la vrai question en se posant la question du mors ou pas. L’important n’est pas la. J’ai été cavalière professionnelle en CSO pendant plusieurs années, j’ai monté peut être 500 ou 600 chevaux et passé des heures incalculables sur leur dos et actuellement je suis sortie de l’équitation classique quoi que je ne suis pas certaine d’y avoir vraiment adhéré un jour. Pourtant étant aujourd’hui entourée d’amateurs qui veulent bien faire et enlèvent les fers ou les mors et ont des chevaux au pré, je ne peux qu’observer un manque d’écoute de leur cheval alors que certains grands cavaliers qui utilisent des mors, et parfois pas des moindres, ont une main douce, une équitation centrée, ont une grande concentration, une véritable écoute physiologique et psychologique de leur cheval…

    Personnellement mors ou pas mors ne change rien dans le travail du cheval car tout vient de l’écoute et du respect de la locomotion et du mental de son cheval. Un cheval se rassemble grâce à une poussé des postérieurs et s’il cède de la nuque c’est parce qu’il a “monté son dos” et perso je ne cherche pas une décontraction de la mâchoire, elle vient par la bonne attitude du cheval…

    Un cheval peut être en équilibre, voir rassemblé, décontracté, libre de ses mouvements avec ou sans mord. Mais surtout quand on monte sans se poser la question du bout du devant mais juste en écoutant la locomotion de son cheval et son humeur et en essayant de renforcer ses points forts les résultats sont spectaculaires même pour des cavaliers amateurs. Nous sommes pollués par notre habitude à ce que tout passe par notre vue et nos mains et nous perdons nos autres sens que le cheval nous oblige à retrouver.

    [Edit modérateur] correction de mord par mors…. et mise en paragraphes.

  9. Jumalu77 Auteur juillet 7, 2014 (5:35 )

    Je suis entièrement d’accord avec Lucile 🙂
    Une main douce, (mors ou pas), une équitation centrée (mors ou pas) une grande concentration pour l’appeler un état de méditation de pleine conscience (mors ou pas) coté cavalier ; et surtout une locomotion juste pour le cheval qui nécessite un apprentissage pointu de la part du cavalier.
    L’outil ne fait pas la totalité des connaissances à acquérir pour être dans cette équitation juste d’écoute du cheval ^^

    L’ultime avantage de monter sans mors, c’est qu’on ne peut pas tricher et utiliser cette ennasure comme moyen de contrainte. On est dans l’obligation d’apprendre autrement. Mais les fondamentaux de la belle équitation reste les même, je suis d’accord 🙂

    Ceci dit, si ma jument avait supporté le mors, je ne me serais pas senti obligée de quitter mes apprentissages “club”. Et c’est là que le bas blesse. Le jour où la belle équitation (équitation centrée) sera apprise dans les 4 coins de la France à TOUS les débutants (mors ou pas) , il n’y aura plus de dérives sur l’utilisation du mors et beaucoup plus de respect vis à vis des chevaux 🙂

    Mais de ma propre expérience, les chevaux, à travail égal préfère l’offrir sans mors 😉

  10. Calhi Auteur juillet 9, 2014 (1:05 )

    Je monte en mors ça veut dire que je triche forcément ? A aucun moment je ne contrains mon cheval… Les cavaliers en mors sont souvent pointé du doigt. Qu’en est-il des sans mors qui défonce le chanfrein de leur chevaux et monte comme des patates ? J’ai appris en club et pourtant je n’ai absolument rien garder de cette équitation que j’ai abandonné très vite car elle me semblait fausse.
    De ma propre expérience, mon cheval n’est pas déranger par le mors, tout du moins c’est ce qu’il me fait comprendre vu qu’il joue avec, l’accepte la bouche grande ouverte et refuse souvent de me le rendre à la fin de la séance. Le problème des 3/4 des cavaliers est que personne ne se remet en question. Personne ne se fait encadrer par des personnes compétentes et une grande majorité des gens font leur propre expérience dans leur coins, à tester des trucs mais le cheval est là ! Il encaisse tout gentiment comme un rat de laboratoire mais eh faut pas oublié que y a un être vivant.

    Si on veut aller encore plus loin, arrêtez de monter vos chevaux et laisser les tranquilles ! De base, un cheval n’est pas fait pour être monter.

    • Muriel Gangloff Auteur juillet 9, 2014 (7:19 )

      Oui Calhi : si vous pensez que les chevaux souffrent d’être montés, vous devriez purement et simplement arrêter l’équitation (et ne pas demander aux autres de faire ce que vous n’envisagez pas vous-même de faire…).

      Concernant le mors, je constate que les défenseurs du métal dans la bouche associent forcément la monte avec mors à des cavaliers aux mains douces et à à l’assiette parfaite, tandis que la monte sans mors ne serait pratiquée que par des cavaliers brutaux “défonçant les chanfreins” et “montant comme des patates”. Comme s’il n’existait pas de cavaliers brutaux montant avec mors et de cavaliers fins montant sans…

      Et si l’on commençait par se poser les bonnes questions ? Pourquoi certains cavaliers enlèvent le mors ? Pourquoi certains refusent simplement l’idée d’enlever le mors ?
      Commençons par répondre à ces questions avant de faire des procès d’intention.

      Pour ma part, j’ai constaté que les cavaliers qui retirent le mors le font généralement par éthique, pour ne pas causer de souffrances inutiles ou involontaires à leur équidé. Car soyons honnête, si un cavalier en déséquilibre se rattrape sur un mors simple, il causera plus de douleur à son cheval que s’il se rattrape sur une ennasure (simple).
      De l’autre côté, je connais des cavaliers qui refusent l’idée même de retirer le mors car ils manquent de confiance en eux et/ou en leur cheval (peur de ne pas réussir à contrôler l’animal) et souvent, parallèlement, n’ont pas encore vraiment cherché à développer de relation avec leur monture qui n’obéit donc que sous la contrainte/menace (qui peut être très légère mais cela ne change rien sur le principe).
      D’autres cavaliers, attachés aux traditions et sensibles aux discours dogmatiques pensent sincèrement que le mors est l’outil le plus précis. S’ils essayaient des ennasures à leurs chevaux et s’attelaient à les travailler avec, ils constateraient par eux même que la sensibilité du cheval ne réside pas uniquement dans ses gencives… Mais comme on dit : on ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif, hein ^^

      Les cavaliers qui se préoccupent du bien-être des équidés ont pour objectif de causer le moins de tort possible à leur monture (voire lui procurer du plaisir). En appliquant ces principes à la monte, certains cavaliers en arrivent à ne jamais tirer sur les rênes, à ne jamais frapper leur monture avec les talons, à utiliser prioritairement la voix et l’assiette, etc. Et en général, s’ils fonctionnent ainsi, c’est que leur cheval fonctionne bien ainsi également. J’imagine que c’est à ce genre de cavaliers que pensent les personnes qui soutiennent l’utilisation du mors. Et dans cet exemple, tout le monde sera d’accord pour dire que ce n’est pas l’outil qui est important, mais la manière de monter du cavalier.
      Oui mais justement… Si l’outil n’est pas important, pourquoi diable mettre un mors qui sera une source de gêne inutile pour le cheval ?

      Perso, j’ai des chiens et je les promène en harnais. Ils ne tirent pas sur la laisse (et moi non plus ^^). Mais bon, je pourrais bien mettre un collier à pique alors, vu que je ne tire pas, n’est-ce-pas ? Effectivement, dans l’absolu je pourrais, mais quel en serait l’intérêt ?

      Posez-vous ces questions par rapport aux outils que vous utilisez avec vos chevaux 🙂

      Et pour que cela soit parfaitement clair : j’ai moi aussi longtemps monté avec mors avant de décider de me passer de cet “outil” 😉

      • Calhi Auteur juillet 9, 2014 (7:48 )

        Ok vous n’avez pas compris… Bien sur qu’il y a des cavaliers avec mors qui sont des brulasses sans nom et des sans mors qui sont fin. Le contraire existe aussi, c’est ce que je voulais dire… Parce que j’en ai vu, avec des chevaux sans mors, avachi et éclatant le dos d’un cheval. Mais bref, avec mors, on est les pires criminelles alors qu’à la toute base, un cheval n’est pas fait pour porter un cavalier ! Bref, je ne vais pas continuer à m’époumoner pour pas grand choses, désolée d’être ouverte d’esprit et de considérer que retirer un bout de métal ne fait pas tout malheureusement :/. On ne se connaît pas donc on va arrêter la :). Parce que de me faire comprendre que je manque d’éthique, je ne suis pas d’accord. Mon cheval prend plaisir a son travail, sinon, on ne le ferait pas. Mais je n’ai pas a me justifier ici vu que je dois être une grosse barbare a vos yeux :). Bonne continuation.

        [edit modérateur] Par Pitié on dit un MORS pas un MORT.
        Phrase corrigée.

      • Muriel Gangloff Auteur juillet 9, 2014 (9:37 )

        Il est navrant de lire que vous êtes ouverte d’esprit tout en me prêtant, presque à chaque phrase, des procès d’intention.

        Si effectivement, vous n’êtes pas capable de lire une critique sur l’utilisation du mors sans perdre votre sang froid, il est plus sage que vous vous absteniez de répondre…

        De mon côté, je cherche toujours où, dans mon message, j’ai écrit ou insinué que les gens qui montaient en mors étaient des criminels ou des barbares. Je cherche également où j’ai écrit qu’il suffisait de retirer le mors pour avoir une relation parfaite avec son équidé.

        Bref, lorsque vous lisez ou comprenez des choses qui ne sont pas écrites ou sous-entendues, cela dénote quoi d’après vous ?

      • baliros Auteur avril 11, 2015 (4:25 )

        Je n’ai rien à ajouter vous me retirez les mots de la bouche!!

  11. Maïa Auteur janvier 25, 2016 (12:33 )

    Bonjour à tous,

    Je ne suis pas instructeur de l’école de la légèreté mais suivant depuis plusieurs années les enseignements d’une instructeur de Mr Karl je me permet d’écrire pour préciser différents tenants et aboutissants de la méthode.

    Tout d’abord légèreté ne signifie pas naturelle. Mr Karl est un classique, il parle donc de ce qu’il connait. Il utilise le mors par tradition mais aussi pour des raisons très pratiques qui sont les suivantes :

    1- Le mors permet au cavalier de sentir la bouche de son cheval. Ce contact lui donne des indications sur l’état mental et/ou physique de son cheval. On utilisera justement la cession de mâchoire comme indicateur psychologique (tel qu’expliqué plus bas).

    2 – Ensuite dans la méthode et progression proposée par Mr Karl, l’encolure et la position de la tête à une grande importance. C’est en utilisant le balancier de l’encolure (horizontal ou longitudinal) que l’on va pouvoir varier l’équilibre du cheval et lui permettre d’effectuer la plupart des mouvements de dressage. Le mors s’avère être dans ce contexte un outil très utile.

    En ce qui concerne la cession de mâchoire et les propos de cet instructeur cité en exemple. Je suis en total désaccord avec cette personne. Plus grave encore, cela ne reflète en rien ni la méthode ni la philosophie de Mr Karl qui n’a jamais écrit ou dit une telle absurdité. La décontraction de mâchoire n’est en rien le fait du mors, elle est par contre indispensable à l’utilisation d’un mors et ce pour 3 raisons :

    1 – Elle a une valeur éducative. Elle permet au cheval de goûter son mors et de prendre contact avec ce bout de métal dans sa bouche. Il peut le faire bouger avec sa langue, ce qui lui permet au fur et à mesure de prendre confiance en celui-ci (pour autant que la main au bout du mors ne l’en décourage pas).

    2 – Elle a une valeur décontractante. On peut apprendre au cheval à mobiliser sa mâchoire par pression sur les commissures, ce qui deviendra très vite un réflexe (contact = cession de mâchoire). La cession de mâchoire pourra donc être utiliser à tout moment dans le travail pour retourner à la décontraction.

    3 – Elle a une valeur de miroir psychologique. Si le cavalier agit légèrement sur les commissures pour demander la cession de mâchoire et que le cheval n’y répond pas, qu’il garde les mâchoires fermées, il y a donc contraction ou refus du contact. Il est donc bon d’arrêter l’exercice pour retrouver la décontraction.

    Bien entendu je n’exclut pas du tout le fait que l’on puisse obtenir un dressage de très belle qualité sans mors. Ce n’est simplement pas la philosophie de cette école et Mr Karl ne vous offrira alors que très peu de satisfaction. Mieux vaut se tourner vers les enseignements de Karen Rohlf (Dressage Naturally).

    À chacun je pense de trouver une méthode respectueuse du cheval qui lui convient.

    Ps : Je viens tout juste de découvrir votre site et je trouve ça formidable 🙂 Merci de créer des espaces de discussions respectueuses du cheval.

    • Muriel Gangloff Auteur janvier 25, 2016 (9:04 )

      Bonjour Maïa,

      Merci pour ce commentaire constructif et éclairant ! Je partage votre admiration pour Philippe Karl 🙂

      D’ailleurs, lorsque je ne connaissais l’équitation que via le mors, les écrits de P. Karl, ainsi que ceux de Jean D’Orgeix, m’ont aidée à accéder à une équitation plus pédagogique pour le cheval, plus légère également.
      Il m’a été d’autant plus facile de passer mon cheval au sidepull que je l’avais travaillé selon les préceptes de P. Karl. En effet, il répondait déjà très bien à la moindre variation de la hauteur de mes mains pour reporter son poids vers les hanches et se grandir ! Et le plus beau, c’est que cette méthode fonctionne également sur un cheval n’ayant jamais connu le mors !

      L’équitation du futur naitra probablement de l’assimilation de tous les principes fondamentaux décrits par les anciens et nouveaux “maîtres”, si on accepte de lever les cloisonnements 😉

  12. Clément Auteur février 7, 2016 (9:20 )

    Bonjour es ce que vous pouvez me comment monter un cheval et comment bien faire du cheval ?

Restez informé des dernières parutions !
Inscrivez votre adresse mail ici et recevez une notification lors des nouvelles parutions.


 

Vérifiez votre courrier ET la boite "courrier indésirable", et cliquez sur le lien de validation pour confirmer votre abonnement !
Sur l’agenda
Rien pour le moment
La page Facebook
});